Economie

Paris souhaite une régulation du secteur des jets privés

Le ministre délégué aux Transports Clément Beaune a publiquement appelé à réguler l’activité des jets privés au nom de la lutte contre le changement climatique. Il a rappelé que cette question serait abordée au niveau européen en octobre.

Invité de la chaîne de télévision France 2, ce 25 août, le ministre délégué aux Transports Clément Beaune a assuré qu’une régulation du secteur des jets privés était à l'ordre du jour. «Au niveau national comme au niveau européen, on peut réfléchir à des systèmes, soit de taxation, soit de réglementation», a-t-il notamment déclaré.

Il a en outre réfuté que son appel à une régulation du secteur, publié le 20 août dans Le Parisien, ait provoqué la colère du président de la République Emmanuel Macron comme l’affirme Le Canard enchaîné dans son édition du 24 août. Clément Beaune a ajouté que le chef de l'Etat et le chef du gouvernement lui avaient «demandé de faire des propositions précises».

Les jets privés, auxquels il est reproché d’être très polluants pour transporter un petit nombre de personnes, font l'objet d'une polémique depuis quelques semaines, les défenseurs de l'environnement appelant à leur encadrement voire à leur interdiction.

Beaune évoque une taxation ou des quotas carbone

Mais pour le ministre délégué, un bannissement comme le propose par exemple le délégué général d'EELV Julien Bayou, ne serait «pas sérieux». En revanche, il considère qu’une taxation «peut être une option», évoquant à ce sujet des quotas carbone qui obligeraient à payer passé un certain seuil d'émissions de gaz à effet de serre. Clément Beaune juge par ailleurs intéressante l'idée d'obliger les avions privés à fonctionner avec un carburant propre à partir de 2030.

Il faut que ceux qui polluent le plus et qui ont le plus de moyens [...] fassent un effort un peu plus grand

«Je suis convaincu que quand il y a une mobilisation générale et qu'on demande à chacune et à chacun des Français de faire des efforts, de changer des comportements, de consommer un peu moins, de baisser un peu le chauffage, de baisser la climatisation, il faut que ceux qui polluent le plus et qui ont le plus de moyens [...] fassent un effort un peu plus grand», a en outre déclaré le ministre.

Le ministre s'est montré cependant ambigu sur le caractère obligatoire des mesures envisagées, employant des formules comme «je crois à la responsabilité» ou encore «les entreprises peuvent prendre des engagements». «Quand il y a une alternative ferroviaire, quand il y a un avion commercial où on émet quatre fois moins par passager que dans un avion privé, il faut les privilégier», a-t-il ajouté.

Enfin, l’ex-ministre délégué à l’Europe sous les gouvernement Castex puis Borne a affirmé que ces questions étaient débattues dans plusieurs pays et «au niveau européen», rappelant qu’elles seraient abordées lors d'une réunion de ministres européens en octobre.