Au premier trimestre 2022, la Suède a ravi à la France sa place habituelle de premier exportateur net d’électricité en Europe selon les analystes d'EnAppSys, société de conseil spécialisée dans l’énergie citée par l’agence de presse Reuters.
Cependant ces derniers assurent que la première place de la Suède s’explique surtout parce que la France qui exporte généralement plus d'électricité qu'elle n'en importe est devenue importatrice nette d’électricité.
Ainsi, en raison de problèmes persistants de son parc nucléaire qui ont entraîné l’arrêt de 30 de ses 56 réacteurs, les exportations françaises ont diminué de moitié en 2022 par rapport à l'année précédente.
Ainsi, la France est passée d’exportateur net de 21,5 térawattheures (TWh) au premier semestre 2021 à importateur net de 2,5 TWh au premier semestre 2022, les importations ayant doublé à 18,9 TWh et les exportations ayant chuté à 16,4 TWh.
Dans le même temps la Suède a été exportateur net de 16 Twh, dont 7 vers la Finlande et 4 vers le Danemark, ses principaux clients, selon les chiffres compilés d'EnAppSys. L'Allemagne, quant à elle, est devenue le deuxième exportateur net avec 15,4 TWh, soit le double des niveaux enregistrés à mi-2021, la production d'électricité dans le pays ayant répondu à la demande d'importations de la France, selon EnAppSys.
Une situation tendue à l’approche d’un hiver où l’Allemagne redoute des baisses drastiques de son approvisionnement en gaz dont une grande partie est utilisée pour la génération d’électricité, le reste l’étant pour le chauffage ou comme matière première dans l’industrie chimique. Or, toujours selon les données fournies par EnAppSys, la disponibilité du parc nucléaire en France ne représentait cette semaine que la moitié de la capacité totale installée.
Pour tenter de maintenir l'approvisionnement en électricité, le régulateur français de l'énergie nucléaire a prolongé en début de semaine les dérogations temporaires permettant à cinq centrales électriques de rejeter de l'eau chaude dans les rivières à une température inhabituellement élevée alors que le pays fait face à sa quatrième vague de chaleur de l'été et à une crise énergétique.