Afrique

Soudan : l’ONU accuse les FSR d’avoir tué plus de 1 000 civils dans le camp de Zamzam

Selon un rapport publié le 18 décembre, plus de 1 000 civils ont été tués par les Forces de soutien rapide (FSR) lors d’une attaque contre le camp de déplacés de Zamzam en avril 2025. Le Haut-Commissariat des Nations unies évoque des exécutions sommaires, des viols de masse et un siège prolongé de la population civile.

Dans un rapport rendu public à Genève, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme affirme que plus de 1 000 civils ont été tués entre le 11 et le 13 avril 2025 dans le camp de déplacés de Zamzam, au Darfour-Nord. L’attaque a été menée par les Forces de soutien rapide (FSR), un groupe paramilitaire opposé à l’armée soudanaise.

Au moins 1 013 personnes ont été tuées, dont 319 exécutées sommairement. Les victimes ont été abattues dans leurs maisons, sur les marchés, dans les mosquées ou alors qu’elles tentaient de fuir. L’ONU signale également « au moins 104 cas de violences sexuelles atroces », dont des viols collectifs et de l’esclavage sexuel. Ces abus se sont poursuivis jusqu’au 20 mai, bien après l’assaut initial.

Avant l’attaque, les FSR avaient bloqué l’accès à la nourriture, à l’eau et au carburant, affamant les quelques 500 000 personnes réfugiées dans le camp. D’après Reuters, ce siège avait déjà mis la population au bord de l’effondrement humanitaire.

Un rapport accablant, basé sur des témoignages directs

Le rapport repose sur 155 témoignages de survivants interrogés au Tchad. L’un d’eux raconte comment huit personnes cachées ont été tuées à travers une fenêtre, les FSR tirant à l’aveugle dans la pièce.

Ces violences ne sont pas isolées. En octobre, les FSR ont lancé une offensive sur El-Facher, la capitale du Darfour-Nord. Là encore, des exécutions et enlèvements ont été signalés.

L’ONU parle de « violations graves et systématiques » du droit humanitaire. Pour son Haut-Commissaire Volker Türk, il faut « agir d’urgence pour mettre fin à ce cycle d’atrocités ».

Des déplacés en masse et une réaction internationale timide

Le camp de Zamzam, l’un des plus grands du pays, a été vidé de près de 400 000 civils. Beaucoup ont fui vers Tawila, à 70 km, où plus de 650 000 personnes déplacées s’entassent désormais.

Début décembre, Amnesty International avait également dénoncé les crimes commis à Zamzam. De leur côté, les FSR continuent de nier avoir visé les civils, tout en promettant des enquêtes internes.

Malgré l’ampleur des faits, les réactions internationales restent limitées. L’ONU multiplie les rapports, mais les violences se poursuivent, dans un conflit dont les causes sont largement ignorées par les grandes puissances qui font preuve d'une indignation à géométrie variable.