Afrique

Tunisie : feu vert parlementaire à un recrutement exceptionnel de diplômés chômeurs de longue durée

Les députés tunisiens ont adopté un projet de loi qui ambitionne de mettre un terme au chômage chronique de certaines catégories de diplômés marginalisés, qui peinent à se faire embaucher depuis plusieurs années.

L’Assemblée des représentants du peuple (ARP) a examiné et adopté une proposition le 16 décembre, portant sur l’instauration de dispositions exceptionnelles pour le recrutement, dans le secteur public et la fonction publique, des personnes diplômées de l’enseignement supérieur en situation de chômage de longue durée.

Le texte, composé de huit articles, a été approuvé par 92 voix pour, contre une voix contre et quatre abstentions. Il accorde une priorité particulière aux personnes âgées de plus de 40 ans. Dans sa version amendée, l’article premier prévoit un mécanisme de recrutement exceptionnel placé sous la tutelle du ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle, afin de traiter un dossier social qualifié de « chronique » par ses promoteurs.

Au cœur de ce dispositif, une plateforme numérique nationale devrait centraliser les données des candidats, lesquels seront classés selon un ordre de priorité déterminé par plusieurs critères, incluant l’âge, l’ancienneté du diplôme (plus de dix ans), le respect du principe d’un seul recrutement par famille et la situation sociale.

Selon l’article 4 de la loi, une période de stage adaptée est prévue en fonction du poste occupé, alors que les postes vacants seront pourvus parmi les inscrits répondant aux critères, tout en veillant à maintenir l’équilibre entre les diverses spécialités. Les recrutements devraient s’étaler sur une période maximale de trois ans à compter de la promulgation de la loi, avec une mise à jour annuelle des données des candidats.

Une réponse à l’impasse de certaines filières

Outre l’obligation constitutionnelle pour l’État tunisien de garantir un accès à l’emploi sur la base de l’équité et de la compétence, cette loi est motivée par la nécessité d’offrir des perspectives à des catégories de diplômés marginalisés, notamment les titulaires de diplômes issus de filières littéraires, de sciences humaines ou naturelles, dont les profils sont rarement recherchés sur le marché de l’emploi.

Pour les législateurs, cette loi est censée mettre un terme au chômage chronique de certains diplômés et corriger une injustice persistante en matière d’embauche.