Afrique

La souveraineté énergétique et minière au centre de la réunion des ministres de l’AES, du Tchad et du Togo

Organisée sous la présidence du chef du gouvernement nigérien, la rencontre ambitionne de mettre au point des programmes ambitieux pour une gestion souveraine des ressources minières et pétrolières des pays du Sahel au profit des populations locales.

La cérémonie d’ouverture de la réunion des ministres en charge des Mines, du Pétrole et de l’Énergie des pays de l’Alliance des États du Sahel (AES), élargie au Tchad et au Togo, s’est tenue le 10 décembre à Niamey, sous la présidence du Premier ministre nigérien Ali Mahamane Lamine Zeine, au centre des conférences Mahatma Gandhi. Placé sous le thème « Indépendance énergétique, souveraineté minière et pétrolière », l’événement s’inscrit dans la mise en œuvre de la feuille de route du pilier développement de la confédération.

Les travaux, qui placent les secteurs extractifs au cœur des priorités régionales, associent également le Tchad et le Togo dans une démarche de coopération stratégique à forte portée géopolitique, selon le chef du gouvernement nigérien.

Pour une exploitation souveraine et sécurisée des ressources

Ali Mahamane Lamine Zeine a dénoncé la convoitise persistante de puissances étrangères désireuses de faire des ressources sahéliennes une « chasse gardée ». Il a insisté sur la nécessité pour les États du Sahel de développer une capacité autonome de défense de leur intégrité territoriale, condition indispensable à la valorisation durable de leurs richesses. La stabilité, a-t-il souligné, reste « la condition première » pour libérer tout le potentiel de la région.

Saluant les avancées sécuritaires obtenues grâce à la mutualisation des forces, il a appelé à appliquer la même logique au domaine minier et énergétique, afin d’assurer une exploitation maîtrisée et profitable.

Un potentiel immense, des populations parmi les plus pauvres

Malgré des réserves considérables — pétrole, gaz, uranium, or, fer, cuivre, phosphate, lithium, magnésium, charbon et solaire — les populations sahéliennes demeurent parmi les plus pauvres du continent. Une situation « inacceptable », selon Zeine, qui a relayé les attentes des chefs d’État : disposer de programmes concrets et réalisables dans des délais raisonnables.

Vers une appropriation régionale élargie

Le ministre malien de l’Énergie et de l’Eau, Boubacar Diane, a rappelé que la priorité consistait à assurer une véritable appropriation des ressources par les populations locales. « Les chefs d'État de l’AES nous ont encouragés à nous approprier nos ressources pour notre propre développement », a-t-il souligné. La participation du Tchad et du Togo témoigne, selon lui, de l’ouverture de l’AES à d’autres pays désireux de contribuer au développement du continent.