La flambée des affrontements entre les forces armées congolaises et les rebelles de l’AFC/M23, soutenus par le Rwanda, a contraint plus de 200 000 personnes à fuir les combats depuis le 2 décembre, un rapport publié dans la soirée du 8 décembre par le coordinateur humanitaire de l’ONU en République démocratique du Congo (RDC), Bruno Lemarquis. Des milliers de civils auraient aussi franchi la frontière pour tenter de trouver refuge dans des pays voisins, à l’instar du Burundi et du Rwanda.
Au moins 74 personnes, en grande majorité des civils, ont été tuées et 83 autres blessées entre le 2 et le 7 décembre, à la suite de bombardements et de l’usage d’armes lourdes dans des zones densément peuplées des territoires d’Uvira, de Walungu, de Mwenga, de Shabunda, de Kabare, de Fizi et de Kalehe, dans la province du Sud-Kivu. « L'utilisation d'armes explosives dans les zones peuplées et les attaques contre les infrastructures civiles, telles que les écoles, entraînent des pertes de vies humaines inacceptables et doivent cesser immédiatement. Les civils et les infrastructures civiles ne sont pas des cibles », a déclaré Bruno Lemarquis dans un communiqué.
Le M23 entre dans la ville stratégique d’Uvira
Après avoir pris la ville de Luvungi le 6 décembre, les rebelles de l’AFC/M23 ont effectué une percée et pénétré, le 9 décembre, dans les faubourgs de la ville stratégique d’Uvira, proche de la frontière du Burundi. Les combattants du M23, soutenus par 6 000 à 7 000 soldats rwandais, seraient entrés par le nord de la ville, rapportent des sources sécuritaires et militaires locales. Le front s’était pourtant relativement stabilisé depuis l’ouverture de pourparlers en mars dernier.
Cette offensive met à mal l’accord de paix signé le 4 décembre à Washington par le président congolais Félix Tshisekedi et son homologue rwandais Paul Kagame, sous l’égide de Donald Trump. Ce conflit meurtrier, qui dure depuis des décennies, fait partie de ceux que le président américain prétendait avoir résolus, sauf que la situation sur le terrain demeure inchangée.
Selon l'ONU, la crise dans l'est de la RDC a provoqué le déplacement de 1,2 million de personnes à l'intérieur du pays.