Afrique

Après le Sénégal et la RDC, le président bissau-guinéen renversé, Umaro Sissoco Embaló, choisit le Maroc pour son exil

L’ancien président de la Guinée-Bissau s’est rendu au Maroc avec ses proches, où il pourrait séjourner durant la période de transition décidée par les militaires dans son pays.

Le président bissau-guinéen destitué, Umaro Sissoco Embaló, est arrivé dans la capitale du Maroc, Rabat, en jet privé le 3 décembre, accompagné de plusieurs membres de son entourage politique et familial, après avoir fui son pays à la suite du coup d’État militaire du 26 novembre. Un exil qui l'a d'abord emmené dans la capitale sénégalaise, Dakar, où il a séjourné pendant 48 heures avant de se rendre à Brazzaville, en République démocratique du Congo, où il a passé quelques jours.

Des rapports de presse ont indiqué que l’ancien président bissau-guinéen pourrait séjourner un an à Rabat — durée fixée par les militaires pour la transition — ou passer cette même période au Portugal.

Relation diplomatique privilégiée avec le Maroc

Le choix du Maroc par l’ancien président ne serait pas anodin, selon la presse africaine, qui rappelle sa relation diplomatique privilégiée avec le royaume, auquel il avait apporté son soutien sur la question du Sahara occidental. Cette proximité lui garantirait un accueil favorable et un environnement sécurisé, propices à préserver ses alliances et à préparer ses actions futures.

Le Haut commandement militaire a mené un coup d’État « pour la restauration de l’ordre », à un moment où ce pays d’Afrique de l’Ouest d’environ 2,1 millions d’habitants comptabilisait les voix pour choisir son président et ses députés. Le général Horta N'Tam a ensuite prêté serment, au lendemain du putsch, en tant que « président de la transition ». Umaro Sissoco Embaló, qui était candidat pour un second mandat à la tête du pays, avait affirmé avoir obtenu 65 % des voix avant même l’annonce des résultats officiels, alors que son rival, l’indépendant Fernando Dias da Costa, avait lui aussi revendiqué la victoire à la présidentielle, sur fond de crise politique persistante dans le pays.