Après le coup de force du 27 novembre qui a interrompu le processus électoral en Guinée-Bissau, une délégation de haut niveau de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) s’est rendue à Bissau le 1ᵉʳ décembre afin d’engager un dialogue avec le Haut Commandement militaire au pouvoir, qui a annoncé une transition d’un an dans le pays.
Conduite par le président sierra-léonais Julius Maada Bio, président en exercice de la CEDEAO, la mission a abordé trois points sensibles : restauration de l’ordre constitutionnel, publication des résultats électoraux et libération des responsables arrêtés.
Le chef de la diplomatie sierra-léonaise, Aladji Moussa Timothy Travers, a jugé les échanges « très fructueux ». La CEDEAO, qui avait condamné le coup d’État, enjoint les militaires à rétablir sans délai l’ordre institutionnel et à finaliser le processus électoral.
Son homologue bissau-guinéen, João Bernardo Vieira, a parlé d’une « réunion très productive », au cours de laquelle la nouvelle autorité a expliqué les raisons du coup d’État. « La CEDEAO a montré sa disponibilité à continuer à travailler avec la Guinée-Bissau », a-t-il déclaré, saluant au passage la qualité des échanges entre les deux parties.
La CEDEAO « n’abandonnera pas la Guinée-Bissau »
Le ministre a affirmé que la CEDEAO « n’abandonnera pas la Guinée-Bissau en ce moment très difficile ». Les militaires affirment être ouverts à des solutions rapides, tandis que leur proposition de transition d’un an sera soumise à la Conférence des chefs d’État de la région le 14 décembre. « En fonction de cette décision, nous saurons comment procéder », a précisé João Bernardo Vieira.
La délégation doit également rencontrer la Commission nationale électorale (CNE) pour obtenir « les données réelles du processus électoral ». Aucun élément nouveau sur cette rencontre n’a pour l’instant filtré. Les militaires se disent prêts à publier les résultats et à libérer les détenus politiques « le plus rapidement possible ».
Le général Horta Inta-A a été investi président de transition pour diriger le pays pendant un an. Il a déjà nommé un gouvernement de 23 ministres et cinq secrétaires d’État, majoritairement issus de l’ancien camp présidentiel d’Umaro Sissoco Embalo.