La police tanzanienne a lancé, le 3 novembre, un avertissement à la population concernant la diffusion en ligne de photos ou de vidéos pouvant « provoquer la panique » ou « porter atteinte à la dignité d’autrui ». Ce message, envoyé par SMS à des millions d’utilisateurs peu avant la levée d’une coupure d’Internet de cinq jours, menace de poursuites judiciaires toute personne identifiée comme ayant partagé de tels contenus.
Cette mise en garde intervient dans un contexte de forte tension, au lendemain d’élections controversées marquées par des manifestations meurtrières. Le principal parti d’opposition, le CHADEMA, affirme avoir documenté des centaines de morts lors des heurts déclenchés après la disqualification des principaux challengers de la présidente Samia Suluhu Hassan. Celle-ci, réélue avec 98 % des voix et réinvestie le 3 novembre, a reconnu des victimes mais qualifié les chiffres de l’opposition d’« exagérés ».
Des images non authentifiées circulant sur les réseaux sociaux montrent des corps de personnes présentées comme des manifestants tués par balles. Un cabinet de gestion sportive local, Viral Scout Management, a déclaré que sept jeunes footballeurs âgés de 15 à 22 ans figuraient parmi les victimes.
L’ONU appelle à une enquête
Le gouvernement tanzanien dément tout usage excessif de la force et affirme que les forces de sécurité ont agi de manière « responsable » pour contenir les violences et protéger les biens publics. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a néanmoins appelé à une enquête sur ces allégations.
Le 4 novembre, la situation semblait se stabiliser à Dar es Salaam, où la présence policière s’est allégée après la levée du couvre-feu nocturne imposé le jour du scrutin.