L’opposition reprend les rênes du pouvoir aux Seychelles. Selon les résultats officiels publiés dans la matinée du 12 octobre, Patrick Herminie, leader du parti United Seychelles, a remporté le second tour de l’élection présidentielle avec 52,7 % des suffrages. Le président sortant Wavel Ramkalawan, du Linyon Demokratik Seselwa, a obtenu 47,3 %.
« Le peuple a parlé. Je suis profondément honoré par la confiance qu’il m’a accordée », a déclaré Patrick Herminie après l’annonce des résultats. Il a ajouté vouloir gouverner avec « un sens du devoir » et une « foi inébranlable dans la force et le caractère du peuple seychellois ».
Ancien président de l’Assemblée nationale entre 2007 et 2016, Herminie promet une gouvernance « collaborative et constructive » afin d’obtenir « les meilleurs résultats possibles » pour la population. Son parti, au pouvoir de 1977 à 2020, retrouve ainsi la présidence après une parenthèse de cinq ans.
La victoire de l’opposant intervient au terme d’un scrutin disputé, nécessitant un second tour après qu’aucun candidat n’a atteint la majorité absolue lors du premier vote, il y a deux semaines. Les électeurs se sont rendus massivement aux urnes le 11 octobre, après un début de vote anticipé deux jours plus tôt.
Défi de la toxicomanie
La campagne électorale a été dominée par des débats autour de la protection de l’environnement et de la lutte contre la toxicomanie, deux enjeux majeurs pour l’archipel de l’océan Indien. Longtemps perçue comme un paradis touristique, la nation insulaire est aujourd’hui confrontée à une crise liée à l’addiction à l’héroïne, identifiée par l’ONU comme l’une des plus graves au monde.
Parallèlement, une récente controverse a alimenté la méfiance envers le gouvernement sortant. Des militants ont attaqué en justice une décision d’accorder à une société qatarie un bail de longue durée pour développer un complexe hôtelier sur l’île d’Assomption. Le projet, qui prévoit la reconstruction d’une piste d’atterrissage internationale, a suscité des critiques dénonçant une atteinte à la souveraineté nationale et à la préservation de l’environnement.