Afrique

Éthiopie : le conflit s’enlise dans la région d’Amhara, les civils pris au piège des combats

Depuis fin septembre, la région d’Amhara, dans le nord de l’Éthiopie, est le théâtre d’une intensification des affrontements entre l’armée fédérale et la milice régionale des Fano. Le bilan humain est très lourd et la crise humanitaire s'accentue dans la zone, où l’accès aux services essentiels est de plus en plus compromis.

D’après le Comité international de la Croix-Rouge en Éthiopie, de nombreuses personnes ont été tuées et blessées ces derniers jours dans la région d’Amhara. Les combats, particulièrement violents dans la zone du Nord-Wollo, à environ 550 kilomètres d’Addis-Abeba, ont provoqué des destructions et mis l’infrastructure médicale sous forte pression. La Croix-Rouge indique avoir fourni des médicaments et du matériel pour prendre en charge près de 250 blessés graves autour des villes de Lalibela et Woldiya.

Des affrontements très actifs ont également été rapportés à Gashena, où la milice Fano a brièvement pris le contrôle de la ville avant de reculer. Le 27 septembre, un drone de l’armée ciblant un centre de santé à Sanqa, dans le Nord-Wollo, a tué quatre personnes, dont une femme enceinte, et blessé de nombreux patients et membres du personnel soignant.

Un bilan très lourd pour la population

Les conséquences pour la population sont sévères. Dans cette région, le deuxième État le plus peuplé d’Éthiopie, la mobilité est restreinte par des postes de contrôle tenus tant par l’armée fédérale que par les forces Fano. L’accès aux soins et aux ressources vitales est gravement entravé, et un nombre important de civils ont déjà été déplacés.

Si aucun bilan officiel exhaustif n’a été publié récemment, une estimation du gouvernement britannique, citant l’organisation ACLED, fait état de plus de 9 000 morts (civils et combattants) entre avril 2023 et juin 2025.