Afrique

Burkina Faso : Ibrahim Traoré appelle à boycotter les «médias impérialistes»

Ibrahim Traoré a profité d’une cérémonie solennelle à Ouagadougou pour appeler à en finir avec la corruption et à rompre définitivement avec l’influence de médias étrangers qu’il juge nuisibles au récit du pays et de l’Afrique.

À l’occasion des Journées nationales d'engagement patriotique et de participation citoyenne, Ibrahim Traoré a adressé le 6 octobre un message appelant à bannir la corruption et à boycotter les médias impérialistes, en rendant hommage au travail de déconstruction de leurs mensonges.

Le chef de l’État burkinabè a appelé à éradiquer « l’escroquerie » et la corruption dans le domaine des marchés publics ou dans les demandes d’audience auprès des institutions étatiques. « Nous sommes en révolution et il faut que chacun comprenne que pour avoir un marché, il suffit de se mettre en règle, de travailler en bonne et due forme. Il n’est pas question de payer cinq francs à qui que ce soit pour pouvoir obtenir un marché. »

Concernant les demandes d’audience, il a exhorté à s’adresser aux services de protocole, au bureau des conseillers et au bureau des grands projets, seules voies légales pour les traiter, rappelant que toute autre pratique est bannie.

L’information, nouvel enjeu du combat souverainiste

Traoré a souligné que la communication est un levier stratégique, « surtout en temps de guerre ». « C’est à travers la communication que les impérialistes ont toujours détruit l’Afrique », a-t-il expliqué. Il a rendu hommage au BIR-C (Bataillon d’Intervention Rapide de la Communication, réunissant des blogueurs, des influenceurs et des citoyens reporters) et aux Wayiyans (mouvements de veille citoyenne réunissant des activistes numériques dont la mission est de contrer les “faux récits”) pour leur travail de déconstruction des mensonges des médias impérialistes.

Appelant à boycotter ce qu’il a qualifié de « médias impérialistes », Ibrahim Traoré a explicitement désigné des médias français tels que Le Monde ou Jeune Afrique. Il a exhorté les Africains à cesser de soutenir financièrement ces médias, que ce soit par des actions ou des abonnements, accusant ces organes de promouvoir un récit hostile aux intérêts africains. Dans le cadre de cette directive, il a instruit les entreprises publiques à se désengager du capital de ces médias et a appelé les ministères à annuler tous les contrats d’abonnement à leurs publications.

Dans la même logique d’émancipation médiatique, l’Agence d’information du Burkina (AIB), l’Agence malienne de presse et de publicité (AMAP) et l’Agence nigérienne de presse (ANP) ont signé, le 2 octobre, un protocole d’accord de partenariat et deux accords bilatéraux à Ouagadougou, en présence des trois ministres de la Communication de la Confédération. Cette collaboration vise à renforcer l’échange d’informations, de contenus et d’expertises entre les agences de l’Alliance des États du Sahel (AES).