Le mouvement GenZ 212, déjà à l’origine des récentes mobilisations dans 13 villes, dénonce la priorité accordée à la construction et à la rénovation des stades au détriment des hôpitaux et des écoles. Les jeunes rappellent que, tandis que des infrastructures sportives d’envergure sont réalisées en moins de cinq ans, des projets sociaux restent inachevés : maternités non ouvertes, hôpitaux sous-équipés et écoles déficientes. Selon la presse marocaine, les autorités ont alloué un budget de 5,2 milliards de dollars pour l'organisation de la Coupe du Monde 2030.
Les manifestants, composés à la fois de diplômés sans emploi et de mineurs, pointent du doigt le Premier ministre Aziz Akhannouch et son gouvernement, critiqués pour leur gestion des priorités publiques. À l’issue des premières semaines de mobilisation, le mouvement a officiellement demandé la démission du gouvernement et adressé une lettre ouverte au roi Mohammed VI, l’invitant à intervenir pour assurer que les besoins fondamentaux de la population soient pris en compte et rééquilibrer les choix budgétaires du royaume.
Des moyens alloués à la Coupe du Monde au détriment de la santé et de l'éducation des Marocains
Les slogans et les messages du mouvement reflètent le contraste entre les investissements colossaux dans le sport et le manque de moyens pour répondre aux besoins essentiels de la population. Des villes comme Agadir ont vu émerger des appels interrogeant les priorités de l’État : « Est-ce un cimetière ou un hôpital ? », comparant la construction rapide de stades aux maternités inachevées ou mal équipées.
Pour la GenZ 212, le débat dépasse le sport : il s’agit de questionner les choix de l’État et l’efficacité des politiques publiques, et d’exiger que les ressources nationales profitent d’abord à l’éducation, à la santé et aux services de base. Hormis la Coupe du Monde prévue en 2030, le royaume chérifien devra accueillir la Coupe d'Afrique des Nations du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026.