Le gouvernement sénégalais a officiellement ouvert le 18 septembre un emprunt obligataire destiné à mobiliser des ressources auprès de la diaspora. L’opération avait été annoncée par le Premier ministre Ousmane Sonko, le 13 septembre, lors d’un discours à Milan, en Italie, devant des ressortissants sénégalais.
Chaque obligation est émise au prix de 10 000 francs CFA et offre un rendement compris entre 6,4 et 6,95 %. Elles sont accessibles aux citoyens sénégalais résidant dans le pays ou à l’étranger, ainsi qu’aux investisseurs institutionnels. Le Premier ministre a souligné le rôle clé de la diaspora, dont le pouvoir d’achat est jugé supérieur à celui des habitants du Sénégal, et qui a transféré l’an dernier près de 2 200 milliards de francs CFA à leurs familles, soit 12 % du PIB du pays.
L’objectif est de canaliser une partie de ces flux vers les caisses de l’État dans un contexte économique préoccupant, marqué par la suspension des versements du Fonds monétaire international, après des révélations sur des chiffres réels de déficit et de dette publics qui avaient été sous-estimés par le gouvernement précédent.
Cette initiative constitue la deuxième émission de « diaspora bonds » par le Sénégal. La première, en 2019, visait à financer des programmes de logements sociaux. À l’époque, la Banque de l’Habitat escomptait que 60 % des obligations seraient souscrites par des expatriés hors Union monétaire ouest-africaine, mais la diaspora n’avait acquis que 43 % de ces obligations, majoritairement des ressortissants de la sous-région.
Le gouvernement mise sur une mobilisation plus large cette fois-ci pour renforcer la trésorerie publique et soutenir le financement des projets nationaux.