Afrique

France-Mali : suspension de la coopération antiterroriste et expulsion croisée de diplomates

La France a annoncé, le 19 septembre, la suspension de sa coopération antiterroriste avec le Mali et l’expulsion de deux diplomates maliens. La veille, Bamako a ordonné le départ de cinq membres de l’ambassade de France. Cette escalade diplomatique intervient dans un contexte de relations déjà fortement dégradées entre les deux pays.

Deux diplomates maliens en poste à Paris — l’un à l’ambassade, l’autre au consulat — ont été déclarés persona non grata en France et disposent d’un délai jusqu’au 20 septembre pour quitter le territoire. Selon une source diplomatique citée par l’AFP, la décision française fait suite à l’arrestation, en août dernier à Bamako, d’un agent diplomatique français.

La même source précise que les autorités maliennes ont été informées en amont de la décision du Quai d’Orsay dès le début de la semaine et ont anticipé la décision. Ainsi, le ministère malien des Affaires étrangères a annoncé le 17 septembre l’expulsion de cinq personnels de l’ambassade de France à Bamako. Ces derniers ont également été déclarés persona non grata et sommés de quitter le pays dans des délais similaires.

Au-delà de l’épisode diplomatique, cette rupture concerne un domaine particulièrement sensible : la coopération antiterroriste. Jusqu’ici, malgré la détérioration des rapports bilatéraux, des échanges existaient encore entre les services de renseignement maliens et français dans la lutte contre les groupes armés actifs au Sahel.

La suspension décidée par Paris met donc fin à l’un des derniers canaux de collaboration directe entre les deux États, dont les gouvernements ne s'entendent plus. Le 14 août, le gouvernement de transition malien a annoncé avoir démantelé un réseau visant à « déstabiliser les institutions de la République », arrêtant un ressortissant français, Yann Christian Bernard Vizilier, accusé d’agir pour les services de renseignement français. Selon un communiqué lu à la télévision nationale, ce complot impliquait également des militaires maliens et des civils, soutenus par des « États étrangers » cherchant à « briser la dynamique de refondation du Mali ».