Un tribunal de Lusaka, capitale de la Zambie, a condamné le 11 septembre deux hommes — un chef de village zambien, Leonard Phiri, 43 ans, et un ressortissant mozambicain, Jasten Mabulesse Candunde, 42 ans — à deux ans de prison assortis de travaux forcés pour tentative d’assassinat du président zambien Hakainde Hichilema par des pratiques de sorcellerie. Les prévenus ont été condamnés en vertu d’une ancienne loi coloniale sur la sorcellerie adoptée en 1914.
La loi zambienne définit la pratique de la sorcellerie comme le fait de prétendre exercer tout type de pouvoir surnaturel ou d’enchantement dans le but de provoquer la peur, la gêne ou des blessures. La peine maximale prévue pour ce crime est de trois ans de prison ferme.
Un crime commandité par un opposant ?
Arrêtés en décembre dernier dans un hôtel de Lusaka, à la suite d’un signalement de bruits étranges, les prévenus étaient en possession de plusieurs amulettes, d’un caméléon vivant, d’une queue d’animal et de douze bouteilles de potions. Selon les forces de l’ordre, ces objets devaient servir à jeter un sort au président Hakainde Hichilema dans le but de le tuer.
L’accusation a déclaré que les deux hommes auraient été recrutés par le frère de l’opposant Emmanuel Banda, dit « Jay Jay », poursuivi par la justice pour vol, tentative de meurtre et évasion.
Le juge Fine Mayambu a qualifié les accusés « d’ennemis de l’État et de tous les Zambiens », étant donné la nature de leur acte criminel dirigé contre le président du pays.
La croyance en la sorcellerie est très répandue en Zambie. Une étude réalisée en 2018 par la Commission zambienne pour le développement du droit a révélé que 79 % des Zambiens y croient, dans un pays dont la religion officielle est le christianisme.