Afrique

«L’Afrique, c’est l’avenir», affirme Abdelmadjid Tebboune à l’ouverture de la 4e édition de la Foire commerciale intra-africaine

Alger accueille pour la première fois, du 4 au 10 septembre, la Foire commerciale intra-africaine (IATF 2025). À cette occasion, le président algérien a souligné la nécessité d’une meilleure contribution du continent à la prise de décision mondiale et d’un meilleur développement du commerce intra-africain.

Dans son allocution prononcée le 4 septembre, à l’ouverture de la 4e édition de la Foire commerciale intra-africaine (IATF 2025), coorganisée avec la Banque africaine d’import-export (Afreximbank), en collaboration avec la Commission de l’Union africaine et le Secrétariat de la ZLECAf, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a affirmé que « l’Afrique, c’est l’avenir », soulignant que « l’Algérie contribuera activement aux efforts visant à relever le défi du développement dans le continent ».

Il a invité les pays africains à fédérer leurs efforts pour renforcer la contribution de l’Afrique à la décision économique internationale, soulignant que le continent a été « écarté de la décision économique internationale en raison de sa marginalisation au sein de la majorité des institutions économiques, commerciales et financières internationales ».

En matière de prise de décision au sein d’institutions telles que le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale, le président algérien a rappelé la faible part de l’Afrique, qui est de 6,5 % et de 11 % respectivement. Même constat du côté de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), certes présidée pour la première fois de son histoire par un directeur général africain, mais où la participation africaine à la prise de décision est aussi qualifiée de « marginale » par Abdelmadjid Tebboune.

Commerce intra-africain : une opportunité de croissance

La part africaine dans le commerce mondial n’est pas mieux placée, avec seulement 3 %, « ce qui est insignifiant par rapport aux ressources dont elle dispose et qui représentent 30 % des ressources naturelles mondiales, en plus d’une population de plus de 1,5 milliard, qui en fait un immense marché émergent », indique-t-il. Il a aussi évoqué la part de l’Afrique dans le flux des investissements mondiaux, qui est « la plus faible part au monde », se chiffrant à 94 milliards de dollars par an.

Pointant un commerce intra-africain qui « reste limité à 15 % », le président algérien a indiqué que ce chiffre prive les économies africaines de grandes opportunités de croissance et de création d’emplois pour les jeunes Africains. Constatant le « profond manque en infrastructures de transport, d’énergie, de communication et de financement », il a exhorté les pays du continent à « mobiliser nos capacités collectives et transformer notre réalité continentale en succès en matière de développement ».

L’existence du système actuel des relations internationales est menacée sur les plans politique, sécuritaire et économique, selon le président algérien, qui a fait part de ses inquiétudes que l’Afrique ne devienne encore une fois victime de la dégradation de la situation mondiale. Pour tenter de pallier cette perspective, Abdelmadjid Tebboune a prôné un modèle économique africain qui maximise son autonomie grâce à une valorisation des ressources naturelles de nombreux pays africains, à une politique agricole et agroalimentaire ambitieuse et à une industrialisation soutenue.