Au Tchad, une controverse a éclaté après la circulation sur WhatsApp et Telegram de plusieurs enregistrements audio attribués à Ismaël Souleymane Lony, ministre de la Sécurité d’État. Ces extraits, rapidement relayés par des milliers d’internautes, révèlent des propos jugés compromettants : secrets d’État, accusations de conspirations contre certains généraux et informations intimes concernant le président, allant jusqu’à la localisation de sa chambre et la mention de fonds présumés.
La réaction du président
Face à cette tempête médiatique, Mahamat Idriss Déby Itno est sorti du silence. Lors d’une déclaration publique, il a dénoncé ce qu’il qualifie de « règlement de comptes familial » et de « calomnie éhontée », rappelant que de telles campagnes avaient déjà « ruiné la carrière de plusieurs grands cadres tchadiens ».
Le chef de l’État a tenu à minimiser la portée de ces enregistrements, soulignant qu’ils remontaient « aux premières heures de la transition », à une époque où Ismaël Souleymane Lony n’occupait aucune responsabilité officielle. Selon lui, la fuite ne cible pas la personne du ministre mais bien « l’institution qu’il dirige et son rôle dans le dispositif sécuritaire du pays ».
Ismaël Souleymane Lony, promu en mars 2025 ministre et directeur général de l’Agence nationale de sécurité de l’État (ANSE), reste aujourd’hui un maillon essentiel dans l’appareil sécuritaire tchadien. Si le président admet que son ministre « a fait preuve de légèreté en abordant des sujets inappropriés dans une conversation privée », il insiste toutefois sur sa fidélité et son engagement.
« Convaincu de sa loyauté et de son engagement, je lui renouvelle toute ma confiance et j’invite l’ensemble des cadres de la République à en tirer les enseignements », a déclaré Mahamat Idriss Déby Itno.
Un test politique
En choisissant de défendre publiquement son ministre, le président envoie aussi un message de fermeté face aux tentatives de déstabilisation.
Cette stratégie vise à préserver la cohésion au sein de l’appareil sécuritaire, mais elle interroge également sur la capacité du gouvernement à gérer les crises de confiance.