Afrique

L’Algérie ajoutée à la liste européenne des pays dits «à haut risque»

Le Parlement européen a validé l’inscription de l’Algérie sur la liste des pays à haut risque en matière de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme. Les transactions feront désormais l’objet de contrôles renforcés, et les entreprises européennes sont appelées à reconsidérer leur présence sur le marché algérien.

À une large majorité, les députés européens ont voté, le 9 juillet, l’inscription de l’Algérie sur la liste des pays à haut risque pour le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Ce développement intervient à un moment où les relations franco-algériennes sont au plus bas, et à moins d’une journée de l’imposition d’une taxe de 30 % sur les exportations algériennes vers les États-Unis.

L’inclusion de l’Algérie dans cette « liste noire » impose désormais des contrôles renforcés sur toute transaction impliquant des entités algériennes, avec une traçabilité accrue des flux financiers pour limiter les risques de financement illicite. Les entreprises européennes, elles, seront appelées à revoir leurs engagements sur un marché désormais jugé à haut risque par le Parlement européen. L’acte officialisant ce vote devrait entrer en vigueur dans les prochaines semaines, selon la presse européenne.

Selon les évaluations techniques récemment transmises à la Commission européenne, le système financier algérien présenterait des « lacunes » jugées « sérieuses et persistantes » en matière de traçabilité des flux, de supervision des ONG et de coopération judiciaire internationale. La presse européenne évoque une modernisation du secteur financier qui peine à se concrétiser, faute de réformes structurelles engagées par le gouvernement, d’après les critères du Groupe d’action financière (GAFI).

L’Algérie proteste, sans infléchir sa position

Face à cette décision, le gouvernement algérien a exprimé une protestation formelle, sans toutefois annoncer de mesures concrètes en vue d’une mise en conformité. Aucun calendrier ou engagement susceptible de conduire à une radiation de la liste n’a, pour l’heure, été communiqué.

À noter que la « liste noire » européenne des pays à haut risque en matière de blanchiment de capitaux ou de financement du terrorisme inclut une vingtaine de pays, dont l'Angola, la Côte d'Ivoire, le Kenya, le Laos, le Liban, Monaco, la Namibie, le Népal et le Venezuela.

La Commission européenne avait radié plusieurs autres pays de cette liste, le 10 juin dernier, tels que la Barbade, Gibraltar, la Jamaïque, le Panama, les Philippines, le Sénégal, l'Ouganda et les Émirats arabes unis.