Lors d’une interview accordée à la Radio et Télévision burkinabè (RTB), le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a fait savoir que, malgré la sortie des pays de l’AES (Mali, Burkina Faso et Niger) de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), il n’y avait pas de rupture des relations commerciales, économiques et sociales.
« Notre zone est condamnée à vivre ensemble, nous sommes liés par l’histoire et par la géographie. Nous n’avons pas le choix », a déclaré le Premier ministre sénégalais en marge de sa visite de deux jours au Burkina Faso, du 16 au 17 mai.
Les « erreurs » de la Cédéao
Commentant cette rupture entre les États de l’AES et la Cédéao, Ousmane Sonko a déclaré : « des erreurs ont été commises principalement de la part de la Cédéao dans la gestion d’un certain nombre de situations ».
Selon le Premier ministre sénégalais, ces erreurs sont représentées par les menaces d’intervention militaire au Niger et par l’embargo contre le Mali, qu’il a qualifié « d’inacceptable ».
« On ne peut pas intervenir militairement dans un pays alors qu’on ne l’a pas suffisamment aidé à faire face aux problèmes d’insécurité », a déclaré Sonko.
Deux poids, deux mesures de la Cédéao
Le Premier ministre sénégalais a estimé que les problèmes ne se règlent pas de la façon dont la Cédéao a géré les événements survenus dans les pays de l’AES.
« S'il y a un coup d'État, qu'est-ce qui a amené à ce coup d'État ? Et pourquoi ? Quand il y a du tripotage constitutionnel, la Cédéao n'en parle pas, quand les opposants sont brimés, la Cédéao n'en parle pas... jusqu'à certaines situations, alors on sort des communiqués, on (décrète) des embargos, on menace d'intervenir militairement... Ce sont ces erreurs qui nous ont conduits à ça ; j'espère que la Cédéao en (tirera) toutes les leçons », a déclaré Ousmane Sonko.
Il a ajouté que la Cédéao doit se doter de règles qu’elle peut faire respecter pour tout le monde. « Si une situation se posait au Nigeria, est-ce que la Cédéao peut menacer d’intervenir militairement ? », s’est-il interrogé.