Dans une longue interview accordée dans la journée du 28 avril à la télévision nationale, le Premier ministre burkinabè, Rimtalba Jean-Emmanuel Ouédraogo, est revenu sur plusieurs dossiers d'actualité (le coup d’État manqué, la défense, la lutte contre le terrorisme…). Il a annoncé que le Burkina Faso projetait de nationaliser davantage de mines industrielles aurifères du pays, détenues par des entreprises étrangères, sans apporter de plus amples précisions sur les procédures envisagées à cet effet par le gouvernement.
« La société de participation minière du Burkina, la Sopamib, a déjà racheté deux mines industrielles, notamment Boungou et Wahgnion, et cela va se poursuivre, […] L’objectif est d’optimiser les retombées de l’exploitation minière pour le Burkina Faso », a déclaré le Premier ministre, ajoutant que le pays « n’a pas encore atteint le rythme croisière de l’exploitation de ces mines que l’État a acquises au profit du peuple burkinabè, mais on se rendra très rapidement compte que quand on se donne les moyens, nous-mêmes, d’exploiter nos mines […], il n’y aura pas de commune mesure en termes de retombées, non seulement pour le budget de l’État, mais également pour le citoyen ».
Constituer une réserve d’or au Burkina Faso
Au sujet de la production aurifère du Burkina, le Premier ministre a indiqué que la Société nationale des substances précieuses (SONASP, société appartenant à l’État du Burkina Faso) avait quantifié la production d’or du pays à plus de 8 tonnes en 2024. Selon lui, la production a augmenté à plus de 11 tonnes d’or collectées rien qu’au premier trimestre 2025. « La question qu’il faut se poser aujourd’hui, ces quantités d’or énormes qui sont collectées, sont issues, en grande partie, de l’exploitation artisanale. Posez-vous cette question, où est-ce que cet or partait ? ».
Les marges de production aurifères sont importantes, selon Rimtalba Jean-Emmanuel Ouédraogo, qui a fait savoir que pour la première fois « on est engagés dans un processus de constitution d’une réserve d’or au Burkina Faso ».
Il est à noter qu’en 2024, le ministre burkinabè de l'Économie et des Finances, Aboubakar Nacanabo, avait fait part de la volonté de son gouvernement de renforcer le rôle de l’État dans le secteur minier. Cela s’était concrétisé par un accord de 90 millions de dollars pour l'acquisition des mines de Boungou et de Wahgnion, détenues par l’exploitant canadien Endeavour Mining.