Afrique

Est de la RDC : les Wazalendo reprennent Kasopo au M23 après de violents affrontements

Malgré une récente déclaration sur une possible trêve en RDC, de violents affrontements ont opposé les milices Wazalendo aux rebelles de l'AFC/M23 dans le territoire de Masisi, illustrant la fragilité des efforts de paix dans l'est du pays. Les Wazalendo, soutenus par le gouvernement de Kinshasa, ont réussi à reprendre le contrôle de Kasopo.

Des affrontements ont récemment éclaté entre les rebelles de l'AFC/M23 et les milices Wazalendo dans les localités de Kasopo et Kinyumba, situées dans le territoire de Masisi, au Nord-Kivu à l’est de la République démocratique du Congo (RDC)

Selon les rapports de la presse locale, ces combats ont débuté tôt le matin de ce 25 avril, vers 3 heures, et se sont poursuivis jusqu'en fin de matinée. Les Wazalendo ont réussi à déloger les forces de l'AFC/M23 de Kasopo, les repoussant vers Kaandja, près de Nyabiondo.

Ces affrontements surviennent malgré une déclaration conjointe sur un possible cessez-le-feu signée récemment entre le gouvernement congolais et l'AFC/M23. Les Wazalendo accusent l'AFC/M23 d'avoir violé cet accord en attaquant leurs positions près de Mutongo, dans le territoire de Walikale.

La situation demeure tendue dans la région, avec des combats signalés dans plusieurs localités environnantes, notamment Burubi, Kibanda et Kikomo. Ces affrontements illustrent les défis persistants pour instaurer une paix durable dans l'est de la République démocratique du Congo.

Les « patriotes » à l'œuvre 

Les Wazalendo (« patriotes » en swahili) désignent un ensemble hétéroclite de milices d'autodéfense locales qui se sont organisées principalement dans l'est de la RDC, surtout au Nord-Kivu et au Sud-Kivu.

Ils ne forment pas un groupe structuré unique : c’est un label qui englobe divers groupes armés communautaires (Maï-Maï, groupes villageois, milices locales) qui ont décidé, depuis 2023-2024, de s’unir ponctuellement pour combattre l'AFC/M23 – une rébellion lourdement armée que Kinshasa et de nombreux observateurs accusent d’être soutenue par le Rwanda.

Leur objectif commun est de défendre les communautés locales contre les avancées du M23 et de protéger leur territoire. Le gouvernement congolais les a souvent tolérés, voire soutenus indirectement, faute d’alternative militaire efficace face au M23.

La République démocratique du Congo est confrontée depuis plusieurs années à une guerre meurtrière provoquée par la rébellion du M23, particulièrement actif dans l’est du pays. Le groupe armé, créé en 2012 par des officiers entrés en rébellion contre le gouvernement, a repris les armes en 2021 après une période d’accalmie. Il est accusé par Kinshasa de bénéficier du soutien du Rwanda, ce que Kigali dément.