Après plus de sept années de tensions dans la région du Tibesti, au nord du Tchad, un nouveau pas vers la paix a été franchi. Le 20 avril, le gouvernement tchadien et le Comité d’autodéfense de Miski, réunis à Bardaï, ont annoncé la conclusion d’un accord qui pourrait enfin tourner la page d’un long conflit marqué par des affrontements autour de l’exploitation des ressources minières. Si un premier accord avait été signé en 2019, les tensions étaient restées vives.
L’accord, signé par le médiateur de la République, Saleh Kebzabo, prévoit plusieurs points, dont l’amnistie générale pour les membres du Comité d’autodéfense de Miski et les forces tchadiennes impliquées dans les affrontements de 2019 et 2020. Par ailleurs, tous les permis d’exploitation minière dans la région de Miski et ses environs sont annulés, leur réattribution étant suspendue jusqu’à la publication des résultats des études cartographiques dans six mois, rapportent des médias africains.
Depuis plusieurs années, un comité d’autodéfense protège cette zone aurifère, empêchant l’État d’y exploiter les ressources du sous-sol.
« Après plusieurs tentatives de négociations échouées, le Comité d’autodéfense de Miski est satisfait de l’accord négocié. Il revient maintenant aux deux parties de respecter les engagements pris », a rapporté RFI citant la déclaration de Djimet Chaha, président du comité.
Des années de tensions sur l’exploitation minière à Miski résolues par un accord de paix
Les négociations ayant abouti à l’accord ont été soutenues par plusieurs figures locales et nationales, dont l’ex-ministre Adoum Younousmi. L’accord a été signé par le médiateur de la République, Saleh Kebzabo, qui a agi au nom du gouvernement tchadien.
En 2018, les habitants de Miski, située à quelque 200 kilomètres de Bardaï, chef-lieu de la province du Tibesti dans l’extrême nord du Tchad et localité dont le sous-sol regorge d’importants gisements d’or ont accusé le régime d’Idriss Déby de vouloir s’approprier les ressources aurifères de la région. Un conflit armé s’en est suivi, durant plusieurs mois, jusqu’à la signature d’un cessez-le-feu en 2019.
Cependant, la question de l’exploitation minière est restée en suspens, malgré plusieurs tentatives de médiation, y compris sous la présidence actuelle de Mahamat Idriss Déby.