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Côte d’Ivoire : Laurent Gbagbo persiste et affirme sa volonté de se présenter à la présidentielle

L’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo a réaffirmé, le 12 avril, sa volonté de se présenter à l’élection présidentielle prévue en octobre, en dépit de son inéligibilité liée à une condamnation judiciaire.


L’ex-chef d’État ivoirien Laurent Gbagbo a de nouveau exprimé sa ferme intention de prendre part à l’élection présidentielle programmée pour le mois d’octobre, et ce, malgré l’obstacle juridique que représente sa condamnation pénale, qui le rend théoriquement inéligible.

S’exprimant, le 12 avril, devant une foule rassemblée à Dabou, dans le sud-est du pays, Gbagbo s'est dit déterminé à participer au scrutin, déclarant qu’il était hors de question pour lui de ne pas y prendre part, malgré sa radiation de la liste électorale.

Selon ses propos rapportés par des médias africains, l’ancien président a souligné « qu’il ne peut plus accepter une commission électorale qui rampe ».

Cité par les médias, il a prévenu : « Je ne peux plus accepter une commission électorale qui rampe. Mais nous irons aux élections. Ceux qui croient qu’on va les boycotter, allez leur dire qu’ils se trompent. »

Le PPA-CI suspend sa participation à la CEI : Gbagbo dénonce un processus électoral biaisé

Le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), dirigé par Laurent Gbagbo, a annoncé, le 11 avril, la suspension de sa participation aux travaux de la Commission électorale indépendante (CEI). Cette décision s’appuie sur le refus de l’ancien président de cautionner un processus électoral qu’il juge déjà « compromis par des irrégularités et des tentatives de manipulation », rapporte Jeune Afrique.

Lors d’un discours prononcé, le 12 avril à Dabou, Gbagbo a réaffirmé cette position en dénonçant la faiblesse de l’institution électorale, qu’il a qualifiée de « défaillante ». Il a, par ailleurs, appelé les citoyens et les acteurs politiques à se mobiliser afin d'exiger une « réforme en profondeur de la CEI ».

« C’est une commission électorale boiteuse. Quand vous voyez une commission électorale qui boîte, il faut la combattre jusqu’à ce que son pied soit redressé », a-t-il averti.

Il s’est, par la même occasion, réjoui de la décision du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), principal parti d’opposition, d’avoir choisi de se retirer à son tour de la commission électorale. Toutefois, il a tenu à souligner que cette démarche, bien qu’encourageante, ne constitue qu’un premier pas face aux enjeux majeurs que représente l’organisation de l’élection présidentielle à venir.

Âgé de 79 ans, l’ex-président Laurent Gbagbo a été condamné à 20 ans de prison pour son implication dans la crise post-électorale de 2010-2011, qui a fait environ 3 000 morts. Bien qu’acquitté par la Cour pénale internationale et autorisé à rentrer en Côte d’Ivoire, il reste exclu de la liste électorale en l’absence d’amnistie présidentielle.