Washington a annoncé la révocation immédiate de tous les visas détenus par les ressortissants sud-soudanais, invoquant le refus du gouvernement du Soudan du Sud d'accepter le retour de ses citoyens expulsés des États-Unis. Cette décision, annoncée le 5 avril par le secrétaire d'État américain Marco Rubio, marque une escalade significative dans les mesures d'immigration de l'administration Trump, ciblant uniformément les individus en fonction de leur nationalité.
Cité par la presse, le Département d'État américain a justifié cette mesure en soulignant le manque de coopération du Soudan du Sud dans les efforts de rapatriement, notamment le refus d'accepter ses citoyens faisant l'objet d'une ordonnance d'expulsion des États-Unis. Cette action intervient alors que le Soudan du Sud est au bord d'une nouvelle guerre civile, avec des tensions croissantes entre le président Salva Kiir et le premier vice-président Riek Machar.
Selon le New York Post, les implications de cette politique sont vastes, affectant potentiellement des milliers de Sud-Soudanais résidant aux États-Unis, y compris des étudiants et des professionnels. Par exemple, Khaman Maluach, joueur de basketball de l'Université Duke, pourrait être confronté à une expulsion imminente en raison de cette nouvelle politique, pointe le journal américain.
Relations tendues
Cette décision s'inscrit dans un contexte de relations tendues entre les États-Unis et le Soudan du Sud. En août 2024, le Département d'État américain avait déjà imposé des restrictions de visa à l'encontre de responsables sud-soudanais accusés d'entraver l'aide humanitaire en taxant les envois. De plus, en décembre 2024, des restrictions similaires avaient été imposées aux individus responsables du conflit en cours au Soudan du Sud.
Le Soudan du Sud, indépendant depuis 2011, est confronté à une instabilité persistante, à la corruption et à des crises humanitaires. L'accord de paix fragile de 2018 s'est effiloché, en particulier après l'arrestation récente du leader de l'opposition Riek Machar et les affrontements militaires subséquents. Les Nations Unies ont mis en garde contre une possible résurgence de la guerre civile.
Les États-Unis ont exprimé de vives inquiétudes quant au manque de progrès du gouvernement de transition du Soudan du Sud dans le respect de ses engagements en vertu de l'accord de paix de 2018, notamment en ce qui concerne la création de conditions favorables à une aide humanitaire efficace et à la protection des populations vulnérables.