Dans le cadre de son audition par la Commission parlementaire de l’éducation, de la formation professionnelle et de la recherche scientifique, le doyen des ingénieurs tunisiens, Kamel Sahnoun, a révélé que, sur les 90 000 ingénieurs inscrits à l’Ordre, 39 000 ont déjà quitté le pays.
Cette information a été rapportée le 10 mars par le média local Webdo, sur la base des données figurant dans le rapport de la commission parlementaire précitée. Le doyen a également précisé que le nombre de nouveaux ingénieurs diplômés dépasse les 8 000 chaque année, pour un coût de formation estimé à 650 millions de dinars par an.
La même source souligne que les jeunes ingénieurs en Tunisie font face à des perspectives professionnelles peu attrayantes, ce qui les pousse à chercher un emploi à l’étranger. Kamel Sahnoun a ainsi alerté sur une moyenne de départ de 20 ingénieurs tunisiens par jour.
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Lors de son audition relative à une proposition de loi sur l’enseignement supérieur privé, le doyen des ingénieurs a insisté sur les difficultés rencontrées par les diplômés, malgré la qualité de leur formation. Il a notamment pointé du doigt un marché de l’emploi restreint, des salaires souvent insuffisants et un manque d’opportunités professionnelles.
Il a également déploré la détérioration des conditions de travail des ingénieurs tunisiens, en raison d’un faible soutien institutionnel aux projets d’envergure. En outre, le secteur souffre d’un environnement peu propice à l’innovation, freiné par des lourdeurs bureaucratiques et un manque de financement.