Afrique

La diplomatie algérienne qualifie le projet d'exercice militaire franco-marocain d’«acte de provocation»

Un communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères, publié le 6 mars au soir a fait savoir que son Secrétaire général avait reçu l’ambassadeur de France à Alger pour lui signifier le mécontentement de l’Algérie et souligner «la gravité du projet de manœuvres militaires franco-marocaines» prévues en septembre.

La diplomatie algérienne a protesté officiellement, dans la soirée du jeudi 6 mars, contre l’annonce de manœuvres militaires franco-marocaines prévues pour le mois de septembre prochain au Maroc.

D’après un communiqué rendu public par la diplomatie algérienne, l’ambassadeur de France à Alger, Stéphane Romatet, a été reçu par le Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Lounès Magramane, dans la journée du jeudi 6 mars. Et ce, afin de lui signifier le mécontentement d’Alger et «appeler l'attention du diplomate français sur la gravité du projet de manœuvres militaires franco-marocaines, «CHERGUI 2025», prévues en septembre prochain, à Er-Rachidia, non loin de la frontière algérienne».

Un exercice appréhendé comme un «acte de provocation»

Sur fond d’une crise grave qui secoue les relations entre Paris et Alger depuis le 31 juillet dernier, suite à la décision du président français Emmanuel Macron de reconnaître la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, ce projet de manœuvres militaires franco-marocaines constitue une «provocation» selon la perception de la partie algérienne. 

D'après le communiqué de la diplomatie algérienne, le Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères «a précisé à son interlocuteur que cet exercice est appréhendé par la partie algérienne comme un acte de provocation à l'égard de l'Algérie», et d’ajouter «qu'un tel acte ne manquera pas d'alimenter la crise qui caractérise à présent les relations algéro-françaises et de porter le climat des tensions entre les deux pays à un seuil supérieur de gravité».

«Tout en demandant à l’ambassadeur de France d’obtenir les clarifications nécessaires à ce sujet, le Secrétaire général a invité ce dernier à transmettre à sa hiérarchie la position de l’Algérie telle qu’elle lui a été exprimée», conclut le communiqué de la diplomatie algérienne.

Le projet de manœuvres militaires, prévu par la France et le Maroc, constitue le développement le plus récent de la crise qui envenime les relations entre la France et l’Algérie, notamment après l’arrestation en Algérie de l'auteur franco-algérien Boualem Sansal, survenue le 16 novembre 2024, les visites successives de la ministre de la Culture, Rachida Dati, et du président du Sénat, Gérard Larcher, au Sahara occidental depuis le 18 février, et l’attentat de Mulhouse, survenu le 22 février dernier, dont le principal suspect est un Algérien sous obligation de quitter le territoire français (OQTF). L’Algérie continue d’ailleurs de refuser d’accepter sur son sol plusieurs de ses ressortissants expulsés de France depuis le 11 février dernier.