Un rapport du site britannique Oxford Insights évalue les progrès réalisés par 188 pays dans le monde en matière de préparation pour l’intelligence artificielle (IA), en notant chaque pays sur 40 indicateurs répartis en trois catégories principales, à savoir la gouvernance, les infrastructures et les technologies. Selon les conclusions du rapport, il en ressort que les pays du Maghreb présentent des contrastes notables en ce qui concerne les efforts pour aborder la révolution numérique.
Selon l’indice de préparation à l’IA d’Oxford Insights, le classement place la Tunisie en tête des pays du Maghreb en se classant au 92ème rang en 2024 (avec une note de 42,68 points), devant le Maroc qui occupe le 101ème rang (avec 41,78 points) et enfin l’Algérie qui occupe le 115ème rang (avec un score de 39,06 points).
Ne se limitant pas uniquement à mesurer les capacités techniques des pays, l’indice de préparation à l’IA évalue également l’intégration de l’IA dans les processus gouvernementaux et administratifs, «à une époque de plus en plus complexe, où les gouvernements sont confrontés à des besoins citoyens en constante évolution et à des défis tels que l’incertitude économique, les risques climatiques et la montée des inégalités», explique Oxford Insights.
Des efforts louables, mais qui peuvent être améliorés
La Tunisie a progressé de manière significative dans l’intégration de l’IA, avec la mise en place de réformes pour moderniser les infrastructures et encourager l’innovation à travers un environnement favorable à l’émergence de startups technologiques. Le pays a aussi instauré des cursus académiques destinés à former de nouvelles générations de professionnels de l’IA. Ces efforts, même s’ils demeurent louables, sont tout de même insuffisants et peuvent encore être améliorés.
Le cas du Maroc démontre pour sa part les résultats de la politique de l’État dans le développement de ses infrastructures numériques. Une approche qui donne des résultats proches de ceux de la Tunisie.
En ce qui concerne l’Algérie, sa position dans l’index découle des efforts déployés par les autorités locales pour moderniser les infrastructures numériques et développer un secteur technologique. Des lacunes persistent cependant en matière de gouvernance numérique, de formation ou d’adaptation des cadres législatifs. Comme pour ses voisins immédiats (Maroc et Tunisie), l’Algérie devra redoubler d’efforts pour se mettre au pas de nations plus avancées dans la région du Maghreb et du Moyen-Orient, telles que les Émirats arabes unis ou l’Arabie saoudite qui occupent respectivement les 13ème et 22ème rangs au niveau mondial.