Au Sénégal, le Premier ministre Ousmane Sonko a exprimé le souhait de son gouvernement de parvenir à un nouveau pacte de stabilité sociale avant la célébration de la Fête du travail le 1er mai prochain. «Nous souhaitons finaliser le nouveau pacte de stabilité sociale d’ici le 1er mai», a-t-il déclaré le 27 février au Grand Théâtre national Doudou Ndiaye Coumba Rose où il prenait part à une rencontre tripartite entre le gouvernement, les syndicats et le patronat.
«Il faut qu’on travaille sur le long terme», a notamment affirmé le Premier ministre, cité par l’agence de presse d’État APS. La rencontre du gouvernement avec le patronat et les syndicats de travailleurs marque «le point de départ d’un dialogue constructif et permanent, basé sur la vérité», un dialogue «qui puisse permettre de mettre en œuvre l’agenda Sénégal 2050», a dit de son côté le ministre du Travail, Abass Fall.
Saluée par les médias locaux, cette rencontre tripartite gouvernement-syndicats-patronat a notamment fait la Une des journaux sénégalais ce 28 février. Le Soleil y décèle un appel du Premier ministre à «faire bloc autour du gouvernement» pour «mettre le pays sur les rails du développement». «L’appel de Sonko aux syndicats», titre le journal. «Le discours de vérité du gouvernement aux syndicats», évoque L’As Quotidien. Le Sénégal «en quête d’un pacte social», résume Sud Quotidien.
«Le Premier ministre bouscule les codes»
En organisant cette rencontre tripartite, «le Premier ministre bouscule les codes», note de son côté EnQuête. Le journal souligne qu’il «a élargi la concertation, bien au-delà des acteurs habituels, notamment les syndicats et le patronat en associant les élèves, les étudiants et d’autres composantes de la société». «Une volonté affichée de transparence et d’ouverture, mais un accueil contrasté», constate le journal.
D’inspiration «panafricaniste de gauche», le programme du nouveau président sénégalais Bassirou Diomaye Faye et de son Premier ministre Ousmane Sonko vise à garantir la souveraineté économique du pays. Depuis leur accession au pouvoir au printemps 2024, les deux jeunes responsables ont multiplié les mesures visant à protéger l’économie locale, et ont affiché leur volonté de renégocier les contrats avec des sociétés étrangères notamment dans les secteurs des mines, du gaz et du pétrole.
En août dernier, le gouvernement sénégalais avait annoncé la création d’une commission d'experts des secteurs juridique, fiscal et énergétique pour «réexaminer» les contrats pétroliers et gaziers, les «renégocier» et «œuvrer à leur équilibre dans l'intérêt national». Plus récemment, le gouvernement sénégalais a décidé de suspendre les exportations de graines d’arachide pour la campagne 2024-2025, expliquant que cette mesure visait à «éviter que les exportations ne concurrencent la commercialisation locale».