Afrique

Les combats dans l’est de la RDC ont fait plus de 7 000 morts depuis janvier, selon le gouvernement

Les combats dans l’est de la République démocratique du Congo ont coûté la vie à plus de 7 000 personnes depuis janvier, dont la plupart des civils, a déclaré ce 24 février la Première ministre Judith Suminwa Tuluka.

Lors d’un point de presse en marge du Conseil des droits de l’homme à Genève, la Première ministre de la RDC a indiqué que «3 000 morts ont été signalés à Goma, et près de 450 000 personnes se sont retrouvées sans abri après la destruction de 90 camps de déplacés».

«Nous continuons, à ce jour, d’enterrer les morts que nous n’avons pas cessé de dénombrer et de compter des millions de déplacés sans abris, dont la plupart des camps ont été détruits par les forces d’occupation», a-t-elle fustigé. Et de poursuivre, «la situation sécuritaire dans l’est de la RDC a atteint des niveaux alarmants».

Judith Suminwa Tuluka a également révélé un bilan du ministère de la Santé faisant état de la mort de «plus 7 000 compatriotes dont plus de 2 500 corps enterrés sans être identifiés». «Plus de 1 500 corps trainent dans les morgues et plus de 215 cas de choléra, ainsi que plusieurs cas de Mpox non pris en charge avec risque d’expansion ont été détectés», a-t-elle averti.

Présent lors de la même réunion, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a dénoncé l’asphyxie des droits humains en référence aux conflits en cours en RDC. «Les droits humains sont l’oxygène de l’humanité. Mais ils sont asphyxiés, les uns après les autres», a le haut représentant.

Le Mouvement du 23 Mars a été créé en 2012 par des militaires dissidents de l'armée congolaise. Après une montée en puissance rapide, il a été vaincu en 2013 par les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), soutenues par la Monusco. Toutefois, le M23 a repris les combats en 2022, prenant le contrôle de plusieurs localités dans la province du Nord-Kivu, à la frontière du Rwanda et de l’Ouganda.

Kinshasa accuse le Rwanda de soutenir activement le M23 afin de s’emparer des ressources minières de la région. Ces accusations sont soutenues par des rapports d'agences onusiennes, qui confirment l'appui militaire rwandais au groupe rebelle. Pour la RDC, le M23 est considéré comme un groupe «terroriste» et toute forme de négociation est fermement rejetée.