Une tragédie a secoué le secteur de l’orpaillage au Mali avec l’effondrement d'un site aurifère à Dabia près de Kéniéba, dans la région de Kayes. L’incident qui a coûté la vie à 48 personnes, des femmes pour la plupart, dans la journée du samedi 15 février, a suscité des réactions au sein du gouvernement.
Une réunion de crise s’est tenue dans la matinée du 16 février, rassemblant les ministères des Mines, de l’Administration territoriale, de la Décentralisation, de l’Environnement et de la Sécurité, selon la presse locale, et une mission ministérielle devrait se rendre sur les lieux du drame dans la journée du 17 février afin d’évaluer la situation.
Réagissant à l’incident, le Premier Ministre Abdoulaye Maïga a fait savoir que le gouvernement ne resterait pas inactif face à cette catastrophe, et a déclaré que le président de la Transition «Assimi Goïta a instruit le Gouvernement de ne pas traiter, cet énième incident de trop comme un fait divers. Par conséquent, le gouvernement agira, sans état d'âme, dans l'exécution de cette instruction».
Si cette déclaration souligne la détermination du gouvernement à prendre des mesures rigoureuses pour prévenir de tels accidents dans les mines artisanales à l'avenir, les détails des mesures n'ont toujours pas été rendus publics .
Orpaillage artisanal, lucratif mais dangereux
Le ministre malien des Mines, Amadou Keita, a déclaré à la télévision nationale que cet incident avait eu lieu dans une exploitation minière illégale et non réglementée, affirmant : «Ce sont des endroits qui n’ont pas été agréés, sans aucune mesure de sécurité».
Ce drame est le deuxième du genre au Mali en trois semaines, après l'inondation d'un tunnel minier fin janvier, qui a fait au moins 10 morts. La presse locale malienne a pointé du doigt les exploitations aurifères artisanales qui demeurent anarchiques et dangereuses malgré les revenus qu’elles génèrent, et ce, sur fond d’inaction des autorités locales.
En plus des pertes humaines, l’exploitation anarchique et illégale des mines d’or cause de gros dégâts à l’écosystème local. La presse malienne évoque des déforestations massives, la pollution des sources aquatiques et des sols à cause du mercure, largement utilisé dans l’extraction du métal précieux.