Le président américain Joe Biden est arrivé le 2 décembre au soir en Angola pour une visite de trois jours, son seul voyage en Afrique durant son mandat et le premier d'un dirigeant américain depuis près d'une décennie, après la visite de Barack Obama en Éthiopie et au Kenya en 2015.
La veille de son départ, Biden avait déclaré sur X qu'il soulignerait lors de sa visite «l'importance durable des relations entre les États-Unis et l'Angola». Son voyage marque pourtant la première visite d'un président américain en exercice dans ce pays d'Afrique australe riche en pétrole et en minerais.
Le président sortant s'était engagé à se rendre en Angola lorsqu'il avait accueilli le président du pays, João Lourenço, à la Maison Blanche fin 2023. Il avait alors réitéré son engagement à redynamiser les liens avec l'Afrique tout en promouvant d'importants investissements américains sur le continent.
«Pendant notre séjour là-bas, nous aborderons une série de défis mondiaux et je réaffirmerai mon engagement à approfondir les partenariats des États-Unis en Afrique», a encore souligné Joe Biden, la veille de son voyage.
Cette visite intervient à quelques semaines de la fin de son mandat, alors que le républicain Donald Trump s'apprête à prendre ses fonctions le 20 janvier, dans un contexte d'incertitude sur les relations de Washington avec les pays d'un continent où l'influence de la Chine et de la Russie ne cesse de s'accroître.
Avant d'arriver en Angola, Biden avait fait une brève escale au Cap-Vert, où il a discuté du renforcement des liens avec le Premier ministre Ulisses Correia e Silva ; l’occasion d’exprimer au passage son «appréciation du soutien indéfectible du Cap-Vert à l’Ukraine» dans le conflit avec la Russie selon un communiqué de la Maison Blanche.
Le corridor de Lobito au centre de la visite
En Angola, le président américain devrait dans un premier temps s’entretenir avec son homologue angolais João Lourenço au palais présidentiel de la capitale Luanda «pour discuter du commerce, des investissements, des infrastructures et de l’approfondissement de la coopération américano-angolaise», selon la Maison Blanche.
Mais le voyage de Joe Biden est principalement consacré au projet ferroviaire du corridor de Lobito, qui relie l'Angola à la province zambienne de Copperbelt et à la République démocratique du Congo (RDC).
Selon la Maison Blanche, le président Biden se rendra ainsi à Lobito pour un sommet multipartite «sur les investissements dans les infrastructures dans la région» avec les dirigeants de l'Angola, de la République démocratique du Congo (RDC), de la Tanzanie et de la Zambie.
Selon les médias, Washington aurait investi plus de 3 milliards de dollars dans ce chemin de fer de 1 300 km et dans les projets connexes, dans le but d'étendre la présence américaine dans une région riche en minéraux essentiels tels que le cobalt et le lithium, nécessaires à la fabrication de batteries pour véhicules électriques.
Ce corridor, initiative phare de l'administration Biden, est largement considéré par les analystes comme une tentative de Washington de concurrencer Pékin, qui domine les investissements dans les infrastructures en Afrique grâce à l'initiative stratégique chinoise «Une ceinture, une route».
Malgré l’importance de l’investissement, il n’est pas certain que le nouveau président Trump poursuive le projet Lobito, estiment en revanche d’autres analystes. Ce qui expliquerait selon eux ce voyage de dernière minute de Biden en Angola.