Afrique

Mozambique : interdiction des manifestations de l'opposition contre les résultats électoraux

Au Mozambique, les tensions montent après les résultats des élections générales du 9 octobre, largement contestés par l'opposition. Face aux manifestations, les autorités compétentes ont annoncé ce 15 novembre l'interdiction de toute nouvelle mobilisation contre les résultats électoraux.

Face à la montée de la contestation après les résultats des élections du 9 octobre dernier au Mozambique, les autorités du pays ont décidé d'interdire les manifestations massives.

Ce 15 novembre, Pascoal Ronda, ministre de l'Intérieur, a publié un décret interdisant les manifestations et appelant la population à «coopérer avec les autorités pour mettre fin à la violence». Cette décision vise à calmer les tensions qui ont agité ce pays d'Afrique australe, marquées par des rassemblements de plus en plus importants, souvent réprimés violemment par la police.

Le ministre mozambicain a qualifié les manifestations d'«actes de terrorisme» assurant que «le gouvernement n'allait pas laisser les manifestations continuer à détruire le pays».

Les résultats officiels ont été annoncés par la commission électorale nationale le 24 octobre dernier, proclamant Daniel Chapo, candidat du Frelimo (parti au pouvoir), vainqueur avec 70% des voix, contre 20% pour l’opposant Venancio Mondlane. Depuis, de violentes manifestations ont éclaté dans les grandes villes du pays.

Dénonçant des résultats, selon lui, «frauduleux», Venancio Mondlane a appelé le 31 octobre à une manifestation d'une semaine à l'échelle nationale, a rapporté le média AfricaNews. En réponse, des centaines de personnes se sont rassemblées dans les rues.

Répression violente après des élections contestées

À ce jour, les manifestations ont fait 33 morts et des dizaines de blessés. Le 19 octobre, deux figures de l'opposition, Elvino Dias et Paulo Guambe, ont été tuées à Maputo.

Le directeur du Centre pour la démocratie et le développement (CDD), Adriano Nuvunga, a dénoncé la vague d'arrestations, soulignant que des centaines de citoyens avaient été interpellés à travers le pays depuis le début des manifestations. L'Association du barreau du Mozambique a quant à elle annoncé avoir apporté son soutien juridique à plus de 2 700 personnes arrêtées.

Par ailleurs, deux journalistes sud-africains de News Central TV, Bongani Siziba et Sibonelo Mkhasibe, ont été arrêtés le 13 novembre à Maputo alors qu'ils couvraient les protestations. Ils ont été finalement libérés le 15 novembre après des pressions diplomatiques de l'Afrique du Sud.