Afrique

Guerre d'Algérie : 67 ans après les faits, Macron reconnaît que Ben M’hidi a été «assassiné par des militaires français»

Le président français Emmanuel Macron a reconnu le 1er novembre que le dirigeant du Front de libération nationale (FLN) Larbi Ben M'hidi, considéré comme un héros national en Algérie, avait été «assassiné par des militaires français», et ce, à l'occasion du 70e anniversaire du déclenchement de la guerre d’indépendance.

Le président français Emmanuel Macron a reconnu le 1er novembre que le dirigeant du Front de libération nationale (FLN) Larbi Ben M'hidi, considéré comme un héros national en Algérie, avait été «assassiné par des militaires français», et ce, à l'occasion du 70e anniversaire du déclenchement de la guerre d’indépendance.

Soixante-dix ans jour pour jour après le début de la guerre d’Algérie, qui s'est déroulée de 1954 à 1962, Emmanuel Macron a reconnu que Larbi Ben M'hidi avait été «assassiné par des militaires français placés sous le commandement du général Aussaresses».

Lors de la bataille d'Alger, Larbi Ben M'hidi, jeune chef politico-militaire du Front de libération nationale (FLN), a été pendu dans la nuit du 3 au 4 mars 1957, dans une ferme abandonnée, par le général Paul Aussaresses (colonel à l’époque) et ses hommes. Ben M'hidi, aujourd’hui considéré comme un héros national en Algérie, avait été arrêté quelques semaines plus tôt par les parachutistes français. L'armée française avait avancé la thèse du suicide.

Une officialisation, vingt ans après les aveux du général Aussaresses

Une thèse, officielle, sur laquelle Paris n'est jamais revenu alors même que le général Aussaresses avait avoué les faits dans un livre, paru en 2001, «Services spéciaux, Algérie 1955-1957» (Éd. Perrin). Livre, dont la publication avait fait l’effet d’une bombe, où il affirme que torture, qu’il reconnait avoir pratiquée, aurait été «tolérée, sinon recommandée» par les politiques.

Dans son communiqué, l'Élysée a précisé que cette démarche d'Emmanuel Macron s'inscrivait dans une volonté «d'aboutir à la constitution d'une mémoire apaisée et partagée» entre la France et l'Algérie.

Emmanuel Macron reconnaît donc 67 ans plus tard l'exécution de cette figure de la lutte pour l'indépendance algérienne à un moment de fortes tensions entre la France et l'Algérie, notamment après une récente visite d'État au Maroc sur fond de reconnaissance par Paris de la marocanité du Sahara occidental.