Afrique

Kenya : le nouveau vice-président Kithure Kindiki a prêté serment

Au Kenya, le nouveau vice-président du pays a finalement prêté serment ce 1er novembre après la levée des ordonnances de suspension de sa nomination par la Haute Cour, sur fond de feuilleton juridico-politique qui dure depuis plusieurs semaines.

Le nouveau vice-président du Kenya, Kithure Kindiki, a prêté serment ce 1er novembre, deux semaines après que son prédécesseur a été démis de ses fonctions par une motion de destitution au Parlement, notamment pour corruption et incitation à la haine ethnique.

Sa prestation de serment avait été autorisée la veille par la Haute Cour du Kenya, qui avait décidé la levée des ordonnances ayant suspendu sa nomination, malgré la poursuite d'une procédure judiciaire contestant la destitution de l'ancien vice-président, Rigathi Gachagua.

Ce dernier et ses partisans ont déposé près de 30 recours afin d'empêcher sa destitution et son remplacement. La Cour suprême de Nairobi a ensuite temporairement suspendu la nomination de Kindiki en attendant l'issue de l'affaire.

L'ancien vice-président a été destitué par un vote au sénat kényan le 17 octobre, par mise en accusation pour cinq des 11 chefs d'accusation retenus contre lui. 54 des 67 sénateurs ont notamment voté en faveur de la destitution de Gachagua pour le premier chef d'accusation de «violation flagrante de la Constitution», soit plus que les deux tiers requis par la loi.

De multiples accusations

Le responsable kényan a également été accusé de «détournement de fonds publics» et d'«incitation à la haine ethnique», ainsi que d'avoir soutenu les rassemblements anti-gouvernementaux de juin dernier. Ses avocats estiment ces accusations infondées.

Rigathi Gachagua est devenu le premier vice-président de l'histoire du Kenya à être démis de ses fonctions par mise en accusation. Le président William Ruto a nommé Kindiki au poste de vice-président le lendemain.

Avant sa nomination, Kithure Kindiki était ministre de l'Intérieur depuis 2022. Son département avait fait face, en juin dernier, à une série d’importantes manifestations antigouvernementales qui avaient secoué le pays en réponse à un projet de loi de finances prévoyant une augmentation des impôts.

L'ancien vice-président, Rigathi Gachagua, avait accusé dans le passé le chef de l'État William Ruto, d’avoir organisé «des tentatives d’assassinat» contre lui.