Le gouvernement guinéen a ordonné la dissolution de 53 partis politiques, la suspension de 54 autres et la mise sous observation de 67 formations politiques, selon une décision rendue publique le 28 octobre par le ministère de l’Administration du territoire et de la Décentralisation.
Cité par les médias locaux, le ministère guinéen pointe, dans son «rapport final sur l’évaluation des partis politiques», des violations de la législation nationale par les partis dissous, tout en accordant un délai de 90 jours aux formations suspendues pour régulariser leur situation conformément à la loi en vigueur ; à défaut de quoi elles seraient dissoutes.
Cet ultimatum de trois mois concerne également les partis «mis sous observation», qui peuvent poursuivre leurs activités, mais doivent impérativement régulariser leur situation, au risque d’être suspendus à leur tour.
Le rapport du gouvernement répertorie un total de 211 partis à travers l’ensemble du territoire, précise Guinée News qui cite parmi les partis suspendus les plus notables : le PUP de feu le général Lansana Conté, le PDG-RDA de feu Ahmed Sékou Touré, le mouvement Génération Citoyenne, ainsi que le Parti du Travail et de la Solidarité (PTS).
Le média guinéen cite parmi les 67 autres partis placés sous observation, l’ancien parti au pouvoir RPG Arc-en-ciel et l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) de Cellou Dalein Diallo, la principale formation d’opposition.
Vers une candidature de Mamadi Doumbouya ?
Le 11 août dernier, le Conseil national de transition en Guinée avait présenté l’avant-projet de la nouvelle Constitution du pays, relançant les spéculations sur une éventuelle candidature de Mamadi Doumbouya, au pouvoir depuis le coup d’État du 5 septembre 2021.
En effet, le nouveau texte ne reconduisait pas les dispositions de la «charte de transition» en vigueur, qui empêchait les actuels dirigeants de la transition de se porter candidats aux prochaines élections, présidentielles ou législatives.
Alors que les autorités de transition en Guinée s’étaient engagées à «rendre le pouvoir» fin 2024, aucune date pour la tenue d’élections n’a été pour l’heure communiquée. Mamadi Doumbouya n’a pas non plus annoncé sa volonté de se porter candidat mais sa candidature semble «de plus en plus probable», selon les médias locaux.
Dans des déclarations antérieures relayées par la presse de son pays, le premier ministre Amadou Oury Bah avait laissé entendre que le général Mamadi Doumouya s’était engagé à organiser d’ici la fin de l’année non pas des élections mais un référendum sur la nouvelle Constitution.
Le 5 septembre 2021, le général Mamadi Doumbouya avait annoncé l'arrestation du président Alpha Condé, la destitution du gouvernement, la suspension de la Constitution, l'instauration d'un couvre-feu, ainsi que la fermeture des frontières terrestres et aériennes.