Afrique

Inondations en Afrique : des millions d’enfants privés d'école

L’Afrique de l’ouest et centrale a été frappée par de graves inondations. De nombreuses maisons et infrastructures ont été endommagées, contraignant des milliers de familles à se déplacer pour se réfugier, notamment dans des bâtiments scolaires. Selon l'ONG Save the Children, près de dix millions d’enfants seraient privés d'école.

«Les pluies sans précédent ont aggravé la crise du secteur éducatif, avec des écoles endommagées ou détruites, des bâtiments scolaires occupés par des familles déplacées et des familles éloignées des écoles», a alerté le 15 octobre Save the Children.

En raison des inondations massives au Nigeria, au Mali, au Niger et en République démocratique du Congo, dix millions d'enfants sont privés d'école a affirmé l’ONG, par voie de communiqué.

«En plus de voir leurs familles ravagées et leurs foyers détruits, les enfants doivent voir leur éducation engloutie par les eaux», a déploré la responsable régionale Vishna Shah-Little.

Ces inondations ont décuplé le nombre d’enfants en détresse dans la région. Le chiffre de dix millions d'enfants privés d'école s’ajoute aux plus de 36 millions empêchés d'aller en classe pour des raisons de conflits ou de pauvreté, dont plus de 21 millions au seul Nigeria, a fait savoir l'ONG.

Écoles et refuges

Au Niger, la rentrée scolaire, prévue principalement le 2 octobre a été reportée au 28 du même mois. Un ajournement légitimé par l’indisponibilité des salles de classe dont une partie a été détruite par les récentes inondations tandis que l’autre partie est occupée par les sinistrés, d’après les médias locaux.

Au Mali voisin, la rentrée des classes a également été ajournée au 4 novembre prochain, les écoles étant majoritairement occupées par les familles déplacées en raison des récentes inondations.

Au Nigeria, les autorités de l'État de Kogi situé au centre ont lancé ce 14 octobre un appel à l'aide alors que des inondations destructrices ont submergé plus de 200 localités obligeant plus de deux millions de personnes à fuir.

Save the Children a, par ailleurs, souligné que les conditions météorologiques devenaient «plus fréquentes et plus graves en raison du changement climatique». Afin de «limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius au-dessus des niveaux préindustriels», l’ONG a appelé les gouvernements concernés à renoncer au plus vite à l’utilisation des énergies fossiles et à cesser de les subventionner.

Appel à une action urgente

Face aux «conséquences dévastatrices» de ces catastrophes naturelles, l’organisation d’aide aux enfants a exhorté les gouvernements et ses partenaires à intervenir sans délai. L’ONG a appelé à la mise en place de mesures d’urgence pour permettre aux enfants de poursuivre leur scolarité, même dans des conditions extrêmes. Des alternatives ont été recommandées par Save the Children notamment l’enseignement à distance ou la construction d’écoles qui ont résisté aux catastrophes naturelles.

D’autre part, l’organisation a mis en avant la nécessité de remettre en état les infrastructures scolaires dégradées tout en les rendant plus adaptées aux phénomènes météorologiques.