Le 27 septembre, le ministère rwandais de la Santé a annoncé le début d'une épidémie de maladie à virus de Marburg dans le pays. Depuis cette date, 11 personnes sont mortes. Sur 36 cas enregistrés, le virus a frappé 19 professionnels de santé, pour la plupart travaillant dans des unités de soins intensifs.
Les autorités rwandaises ont mis en œuvre des mesures drastiques pour endiguer la propagation de l’épidémie. Le ministère de la Santé a conseillé au public d'éviter tout contact étroit avec les personnes ayant des symptômes, les patients ne devant pas recevoir de visiteurs au cours des 14 prochains jours. Le gouvernement rwandais intensifie la recherche des cas contacts.
L’inquiétude a aussi gagné l’Europe. La Belgique a fait rapatrier deux étudiants qui effectuaient un stage dans un hôpital de Kigali. En Allemagne, la gare d'Hambourg a été partiellement fermée le 2 octobre, deux personnes ayant été isolées et évacuées vers une clinique spécialisée. Cependant, les cas n’ont pas été confirmés.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que le risque d’épidémie au niveau mondial est faible. Mais la maladie représente un risque «très élevé au niveau national» et «élevé au niveau régional».
Qu’est-ce que le virus de Marburg ?
Le premier foyer humain enregistré s'est déclaré en 1967 chez des employés des laboratoires de Francfort, Marburg et Belgrade qui avaient été en contact avec des tissus de singes porteurs. Le virus s'est ensuite propagé au personnel médical qui soignait les malades. Depuis lors, plusieurs flambées ont été signalées en Afrique du Sud, en Angola, en Ouganda, au Kenya et en République démocratique du Congo.
Le virus de Marburg appartient à la même famille que celui qui cause la maladie à virus Ebola, qui a déjà causé plusieurs épidémies meurtrières en Afrique. Une chauve-souris, la Roussette d'Égypte, qui habite en Afrique et au Moyen-Orient, peut transmettre la maladie aux humains et aux autres animaux de différentes manières. La transmission interhumaine se fait ensuite par contact sanguin ou avec d’autres fluides corporels.
À l’heure actuelle, il n'existe pas de traitement pour la maladie à virus de Marburg. Les taux de mortalité lors des épidémies précédentes ont varié de 24 à 88%, en fonction de la souche du virus et de la qualité des services de santé fournis. La période d'incubation de la maladie est de deux à 21 jours. Ensuite, le patient présente une fièvre soudaine et des symptômes d'intoxication alimentaire (vomissements, diarrhée). Plus tard, la personne infectée peut présenter des saignements du nez et des gencives. Le dernier stade est celui de l'atteinte du système nerveux : désorientation, convulsions et coma. Pour le moment, la thérapie de soutien et symptomatique reste le meilleur moyen d'aider les malades.