—–
«La première édition de ce forum intervient dans un contexte particulier marqué par l’exploitation imminente de nos ressources gazières communes avec le projet Grand Tortue Ahmeyim (GTA), la menace sécuritaire autour de nos frontières et l’avènement de cette zone de libre-échange continental africaine» (ZLECAF); a déclaré le ministre sénégalais de l’Industrie et du Commerce Serigne Gueye Diop, à l’occasion de la première édition du Forum économique coorganisé avec la Mauritanie.
Le Forum Économique Sénégal-Mauritanie, qui a ouvert ses portes le 30 septembre à Dakar, se présente comme une plateforme d’échanges et d’innovation entre les deux pays d’Afrique de l’Ouest.
Organisé par le ministère de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères du Sénégal, cet événement de deux jours réunit des ministres et des leaders du secteur privé des deux nations, visant à renforcer leur liens économiques.
Au cœur des discussions, des enjeux tels que la transition énergétique, les secteurs extractifs et les perspectives offertes par la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAF) ont été abordés.
Gaz naturel liquéfié : valoriser davantage, exporter moins
Intervenant lors de ce forum, Ismail Abdel Vetah, dirigeant de la Société mauritanienne des hydrocarbures (SMH) a plaidé pour une réduction des exportations de Gaz naturel liquéfié (GNL) afin de mettre cette ressource au profit du développement économique local. «Nos pays ne se développeront jamais sans transformation, sans industrialisation», a-t-il souligné, selon ses propos rapportés par Financial Afrik.
Le patron de la SMH a pris pour exemple les exportations de poissons effectuées depuis des décennies par la Mauritanie. «Il n’y a pas beaucoup de changement en parlant de la valeur ajoutée locale» a-t-il estimé, avant d'ajouter : «Avec l’énergie, tout ça peut changer, et j’espère que nos économies vont utiliser cette énergie gazière pour s’industrialiser».
«Avec l’énergie gazière, nous avons une opportunité inédite de transformer nos ressources et de dynamiser notre économie», a encore déclaré Ismail Abdel Vetah. «Le moment est venu de tirer pleinement parti de nos ressources énergétiques pour bâtir des économies plus résilientes et compétitives», a-t-il plaidé.
Le projet Grand Tortue Ahmeyim (GTA) devrait produire 2,5 millions de tonnes de GNL par an, tant destinées à la consommation intérieure de ces deux pays d'Afrique de l'Ouest qu'à l'exportation. En terme de recettes, a rappelé le site Le 360, ce gisement devrait rapporter sur 20 ans entre 80 et 90 milliards de dollars aux deux pays.
Situé à la frontière maritime du Sénégal et de la Mauritanie, le projet GTA sera exploité par la compagnie British Petroleum (BP) qui s'est associée à l’Américain Kosmos Energy et à la SMH.