Le vaccin MVA-BN du fabricant danois Bavarian Nordic est devenu le premier vaccin contre Mpox à être ajouté à la «liste de présélection» des produits «préqualifiés» de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), a indiqué l’agence de l'ONU dans un communiqué publié le 13 septembre.
«Cette première préqualification d’un vaccin contre le mpox est une étape importante dans notre lutte contre la maladie» notamment en Afrique, s’est félicité le chef de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, soulignant que cette préqualification permettra d’accélérer l’achat des vaccins contre Mpox par les gouvernements et les agences internationales telles que GAVI (l’Alliance du vaccin) et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF).
Selon l’OMS, le vaccin MVA-BN peut être administré aux personnes âgées de plus de 18 ans sous la forme de deux doses injectées à quatre semaines d’intervalle. Après un stockage préalable au froid, le vaccin peut être conservé à une température comprise entre 2 et 8°C pendant 8 semaines, précise encore l’agence onusienne.
Pour préqualifier ce produit, l’OMS s’est basée dans son évaluation sur les informations soumises par le fabricant et sur l’examen de l’Agence européenne des médicaments.
Plus de 25 000 cas et 723 décès en Afrique
Cette annonce intervient alors que l’épidémie de Mpox se propage largement en Afrique, avec pas moins de 25 237 cas suspects et confirmés et 723 décès enregistrés depuis le début de l’année dans 14 pays africains, selon un dernier décompte de l’OMS datant du 8 septembre.
Le continent connaît une recrudescence rapide de l’épidémie, avec près de 4 000 cas signalés en une semaine, avaient alerté le 27 août les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies (CDC-Afrique).
Le nombre croissant de cas de la nouvelle souche de la maladie, le clade 1b, en particulier en République démocratique du Congo (RDC), avait conduit l’OMS à déclencher, le 14 août dernier, une urgence de santé publique de portée internationale, son plus haut niveau d'alerte.
Les CDC Afrique et l'OMS ont lancé le 6 septembre un «plan de réponse conjoint» pour une période de six mois de septembre 2024 à février 2025, afin de soutenir les efforts des pays africains pour freiner la propagation du virus dans le continent.
Premières livraisons de vaccins
«L’approbation de la préqualification devrait faciliter l’accès rapide et accru à ce produit vital dans les communautés qui en ont un besoin urgent, afin de réduire la transmission et d’aider à contenir l’épidémie», insiste l’OMS dans son communiqué.
Le 5 septembre, la RDC avait annoncé l’arrivée d'une première livraison de doses de vaccin contre Mpox, alors qu’une deuxième était attendue le 7 septembre. Le pays africain, épicentre de l’épidémie, a enregistré plus de 19 000 cas dont 650 décès depuis le début de l’année.
À son tour, l’Ouganda avait annoncé le 6 septembre avoir obtenu 2000 doses de vaccin contre Mpox, tout en espérant «en obtenir davantage pour faire face à l’épidémie».
La branche africaine de l’OMS avait annoncé fin août la livraison de 10 000 doses de vaccin au Nigeria, devenu ainsi le premier pays africain à recevoir, hors essais cliniques, des doses pour répondre à l’épidémie.
Le changement de nom de la maladie, désormais également nommée «Mpox» au lieu de «variole du singe» date de 2022. L’OMS avait alors estimé que le terme de «variole du singe» pouvait s’avérer «stigmatisant» et «raciste» pour des personnes.