Afrique

En Afrique, 4 000 cas de Mpox recensés en une semaine

Le continent connaît une recrudescence rapide de la propagation de l’épidémie de Mpox, avec près de 4 000 cas signalés la semaine dernière, a déclaré le 27 août le CDC-Afrique, réitérant un appel pour l’envoi de vaccins notamment vers le pays le plus touché, la République démocratique du Congo.

La semaine dernière, près de 4 000 cas de Mpox et 81 décès ont été enregistrés sur le continent africain, portant le nombre total de cas à 22 863 et de décès à 622, a déclaré le 27 août Jean Kaseya, directeur des Centres africains de contrôle et de prévention des maladies (CDC-Afrique).

Environ 380 000 doses de vaccins contre le virus ont été promises par l'UE et les États-Unis, a déclaré le docteur Kaseya, mais cela représente, d’après lui, moins de 15% des doses que les autorités ont déclaré nécessaires pour mettre fin à l'épidémie, notamment en République démocratique du Congo (RDC) où les besoins sont les plus importants.

Un décompte de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), effectué le 18 août, montre que plus de 15 000 cas suspects ont été signalés dans 12 pays africains depuis le début de l’année. Parmi eux, plus de 3 500 cas ont été confirmés en laboratoire, pour 26 décès.

Malgré la propagation inquiétante du Mpox sur le continent africain, notamment en RDC, épicentre de l’épidémie, l’OMS se veut rassurante. «Les flambées de variole en République démocratique du Congo et dans les pays voisins peuvent être contrôlées et stoppées», avait déclaré le 26 août Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS.

En RDC, les camps de déplacés en première ligne

En revanche, l’Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) s’est montrée beaucoup plus alarmiste, alertant contre les conséquences «dévastatrices» de l’épidémie, notamment dans les camps de déplacés en RDC.

«Sans un soutien supplémentaire et urgent, l’épidémie de Mpox pourrait devenir dévastatrice pour les réfugiés et les déplacés internes en République démocratique du Congo (RDC) et dans d’autres pays touchés en Afrique», a mis en garde le 27 août le HCR, appelant à «l’inclusion» et à «la solidarité internationale».

Des cas suspects sont signalés dans les provinces touchées par le conflit, qui accueillent la majorité des 7,3 millions de personnes déplacées à l’intérieur de la RDC, a souligné le HCR. Ce dernier a ajouté que le virus menaçait d’aggraver une situation déjà «impossible» pour une population dévastée par des décennies de conflit.

Cette nouvelle inquiétude liée à la propagation du Mpox intervient alors que la réponse humanitaire du HCR en RDC n’a reçu que 37% des 250 millions de dollars nécessaires en 2024 pour répondre aux besoins urgents des personnes déplacées, a déploré Allen Maina, responsable de la santé publique au HCR.

L'OMS avait annoncé le 14 août qu'elle déclenchait son niveau d’alerte le plus élevé dans la foulée de la réunion de l'agence de santé de l'Union africaine.

Le changement de nom de la maladie, désormais également nommée «Mpox» au lieu de «variole du singe» date de 2022. L’OMS avait alors estimé que le terme de «variole du singe» pouvait s’avérer «stigmatisant» et «raciste» pour des personnes.