Une baleinière transportant plus de 300 passagers a fait naufrage dans la nuit du 17 au 18 août en République démocratique du Congo (RDC).
«[Ce 20 août], nous avons retrouvé 16 corps sans vie. En plus des quatre corps découverts hier, cela porte le total à 20 sur les lieux du drame», a déclaré l'administrateur du territoire de Kutu Jacques Nzenza Mongie, cité par le site d'information congolais Actualite.CD.
«Des pêcheurs et villageois signalent la récupération de corps en aval, dans des zones non couvertes par le réseau cellulaire. La fouille est toujours en cours. Le bilan actuel est de 16 hommes et quatre femmes décédés», a poursuivi celui-ci, toujours de même source, ayant évoqué 300 passagers dans un premier rapport.
Selon les autorités, les chiffres ne sont pas précis en raison du manque de couverture des réseaux téléphoniques.
Dans la province de Maï-Ndombe, où le naufrage a eu lieu sur la rivière Lukenie, une centaine de personnes sont toujours portées disparues. En plus des passagers se trouvant sur le toit, la baleinière transportait également des vivres. Au crépuscule, qui était la dernière heure autorisée pour naviguer, le conducteur a continué résolument sa route vers Tolo avant de faire naufrage près d'un village de pêche.
«Arrivé à un endroit qu'on appelle île Maurice, c'est un endroit de pécheurs, la baleinière voulait faire un virage. Ils ont lorgné dans la bordure parce que c'est la période d'étiage, ils ont lorgné la bordure pour suivre le courant d'eau alors ; ils ont cogné des morceaux de bois qui étaient le long de bord, car ici, c'est la forêt équatoriale. La baleinière s'est renversée», a révélé le responsable congolais.
Non-respect de l'interdiction de navigation
Les autorités concernées ont dénoncé, d'après les médias locaux, le non-respect de l'interdiction de navigation nocturne par les armateurs à cause de la corruption d'agents de l'État. «Souvent, ils entrent en connivence avec les services portuaires et les services de sécurité affectés au port. Ils font n'importe quoi», a précisé l'administrateur.
Les normes de navigation ne sont pas respectées, et la société civile dénonce un cycle infernal résultant des manquements de l’État. Actuellement, les appels se multiplient pour intensifier les recherches et venir en aide aux rescapés dans cette région isolée.
Au moins 43 personnes ont pu être sauvées du naufrage de l’embarcation, qui venait d’Oswhe et se dirigeait vers Nioki. Une enquête a été immédiatement ouverte pour établir les responsabilités.