«Le mpox peut être maîtrisé», a affirmé le 20 août l'Organisation mondiale de la santé (OMS), malgré la propagation d'un nouveau variant de mpox, le Clade 1, jugé plus contagieux et plus mortel. Pour l'heure, 15 des 55 pays africains ont recensé des cas.
Au total, 18 737 cas suspectés ou confirmés de mpox ont été répertoriés depuis le début de l'année en Afrique, affirmait le 17 août l'agence de santé de l'Union africaine (Africa CDC).
Ce variant Clade, appelé «1b», a été identifié pour la première fois en septembre 2023. Si l'inquiétude domine, c'est que ce virus, en raison de ses nouvelles mutations, se transmet davantage de manière interhumaine, notamment par voie sexuelle.
Au 15 août, selon l'Africa CDC, le Congo, la République démocratique du Congo, l'Ouganda, l'Afrique du Sud, la République centrafricaine, le Gabon, le Cameroun et le Kenya ont enregistré un cas avec la souche Clade 1. D'autres pays comme le Liberia ou le Nigeria ont relevé des cas sans savoir pour l'heure de quel variant il s'agit. Enfin, la Zambie, la Tanzanie, l'Angola et le Soudan du Sud rapportent des cas de variole du singe Clade 2.
La République démocratique du Congo (RDC) est de loin le pays le plus touché, avec au moins 16 000 cas, dont 548 mortels, depuis le début de l'année.
Vingt-huit cas de mpox, dont un décès, ont en outre été recensés en Côte d'Ivoire, d'après l'Institut national de l'hygiène publique (INHP) le 20 août.
Le mpox différent du Covid-19, selon l'OMS
En dehors du continent africain, un cas a été détecté en Suède. Pour l’OMS, «il est probable que d’autres cas importés de Clade 1 soient enregistrés dans la région européenne au cours des prochains jours et des prochaines semaines». Un cas a également été recensé au Pakistan, avant que les autorités démentent un lien avec la souche africaine.
En Argentine, le cas suspect d'un membre d'équipage indien à bord d'un navire transportant des céréales sur le fleuve Parana a conduit à la mise en quarantaine de l'équipage, preuve de l'inquiétude des autorités autour de cette nouvelle souche, rapporte Reuters.
Mais en plus du Clade 1, le Clade 2, moins inquiétant, continue de circuler, donnant des situations contrastées. «Nous n’avons pas affaire à une seule épidémie : nous avons affaire à plusieurs épidémies de différents Clades dans différents pays avec différents modes de transmission et différents niveaux de risque», a déclaré le 15 août directeur de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Malgré la propagation du mpox sur et en dehors du continent africain, l’OMS se veut rassurante. Alors que pour la deuxième fois en deux ans, le mpox est considéré comme une urgence de santé publique de portée internationale, l’organisme onusien a indiqué ce 20 août qu'il n'était pas le nouveau coronavirus. «Ce n’est pas la même chose que le Covid-19 et le mpox peut être maîtrisé», a affirmé lors d’un point de presse régulier de l’ONU à Genève Hans Kluge, directeur régional de l’OMS pour l’Europe, appelant également à une action mondiale pour éliminer la variole simienne et éviter que ne se répètent des cycles de panique et de négligence.
Des vaccins en République démocratique du Congo
L'organisation avait annoncé le 14 août qu'elle déclenchait son niveau d’alerte le plus élevé dans la foulée de la réunion de l'agence de santé de l'Union africaine. Selon les chiffres de celle-ci, 38 465 cas de variole du singe ont pour l’heure été recensés dans 16 pays africains depuis janvier 2022, pour 1 456 décès. Une augmentation de 160% du nombre de cas a été recensée entre 2023 et 2024, en raison d’un nouveau variant plus létal, le taux de mortalité étant évalué à 3,6%.
D'ailleurs, la RDC attend l’arrivée de ses premières doses de vaccin contre la variole du singe, prévues la semaine prochaine. Le pays a besoin de 3,5 millions de doses, a fait savoir le ministre congolais de la Santé le 19 août lors d’un point de presse. Ni leur nombre ni les délais n'ont été précisés pour l'heure, mais c'est le Japon qui a signé pour fournir 3,5 millions de doses, soit le nombre dont le pays a besoin.