Afrique

Inondations au Niger : l’Algérie dépêche une aide humanitaire

L’Algérie a dépêché quatre avions chargés d’aide alimentaire et médicale vers le Niger, à la suite des inondations qui secouent le pays depuis le début du mois. Inondations qui viennent aggraver une situation humanitaire déjà difficile sur fond de crise sécuritaire et économique.

L’Algérie a envoyé ce 19 août une aide humanitaire au Niger à la suite des dernières inondations qui ont secoué ce pays, rapporte la radio d’État algérienne citant un communiqué du ministère de la Défense.

Cette aide, fournie par le Croissant rouge algérien, comprend des denrées alimentaires, des médicaments et du matériel médical, ainsi que des tentes et des matelas, a précisé la Défense algérienne. L’aide a été acheminée à bord de quatre avions militaires depuis la base aérienne de Boufarik vers l'aéroport de Niamey au Niger.

Le Niger est confronté depuis le début du mois d’août à de graves inondations qui secouent le pays et provoquent d’énormes dégâts matériels et humains. À la date du 12 août, les inondations avaient déjà causé 129 décès et 126 blessés à travers le pays, selon le décompte d’Actu Niger. Plus de 28 000 ménages ont été sinistrés, avec 23 619 maisons effondrées et plus de 16 000 têtes de bétail perdues.

Les récentes évaluations révèlent une «aggravation significative» des dégâts, reflétant l'intensité des pluies et l'ampleur des inondations qui affectent «toutes les régions du Niger», Actu Niger rapportant que les principales routes ont été coupées, rendant certaines zones totalement inaccessibles.

Saison des inondations

Chaque année, les Nigériens, mais aussi leurs voisins Maliens et Burkinabè redoutent l’arrivée de la saison des pluies qui s'étend dans ces trois pays de juin à fin septembre, et culmine durant le mois d’août. Alors que l’on est déjà dans cette période, les premiers déluges font d’énormes dégâts dans les trois pays.

Les pluies diluviennes ont aggravé, par ailleurs, une situation humanitaire déjà très difficile dans la région en raison des crises sécuritaires et des attaques terroristes mais aussi à cause des sanctions imposés par la Cédéao, depuis que des gouvernements militaires ont accédé au pouvoir dans ces trois pays en accusant les gouvernements précédents de «soumission aveugle» à la France.

Le 6 juillet dernier, le Niger, le Mali et le Burkina Faso ont annoncé la création de l'Alliance des États du Sahel (AES), fondée pour contrer l’influence de la Cédéao, jugée instrumentalisée par la France, ex-puissance coloniale.

Les trois États voisins avaient annoncé, le 28 janvier dernier, leur retrait de cette organisation, justifiant cette décision par l’ingérence de puissances étrangères, la non-assistance de la Cédéao dans la lutte contre le terrorisme et les sanctions de l'organisation qui les frappent durement.