Alors que les autorités sanitaires de Côte d'Ivoire ont recensé huit cas confirmés de variole du singe, Yamoussoukro a appelé ses citoyens à se tenir à l'écart des animaux sauvages et rappelé l'interdiction d’en détenir en captivité.
En effet, le premier cas de Mpox, ou variole du singe, a été détecté en juillet dans le district de Tabou, à l’ouest du pays et les sept autres à Abidjan, dans les communes de Koumassi, Yopougon et Abobo. Pour enrayer la propagation de cette épidémie, le ministère des Eaux et Forêts a, dans un communiqué publié ce 9 août sur sa page Facebook, exhorté les Ivoiriens à ne pas approcher des animaux sauvages et a rappelé l'interdiction d'en détenir en captivité.
«En effet, la détention des animaux sauvages vivants, notamment les singes, chimpanzés, rats et écureuils, comme animaux de compagnie et la consommation de la viande de brousse, particulièrement celles des singes et des rongeurs, sont des facteurs favorisant la propagation de cette maladie», stipule le document.
Une nouvelle souche plus contagieuse et mortelle
Le gouvernement ivoirien appelle donc ses ressortissants à remettre les animaux sauvages aux autorités avant le 31 août. En cas de non-application de cette mesure, les contrevenants s’exposent à des peines de cinq à 20 ans de prison ferme. Le ministre Laurent Tchagba a ainsi appelé «au civisme et à la collaboration des populations afin d’endiguer la propagation de cette maladie mortelle».
La résurgence de cette épidémie a été signalée par l'agence de santé de l'Union africaine Africa CDC (Centres de contrôle et de prévention des maladies du continent). Une nouvelle souche de Mpox avait été détectée en République démocratique du Congo en septembre 2023. Depuis, plusieurs pays africains ont recensé des cas, à l'instar du Kenya, du Burundi, du Rwanda ou encore de la Côte d'Ivoire, 14 479 cas confirmés et suspects et 455 morts ayant déjà été recensés en RDC.
L'OMS pourrait décréter une «urgence internationale»
Baptisée «Clade Ib», cette variole du singe serait plus mortelle et plus transmissible que les précédentes. Les symptômes font apparaître des éruptions cutanées sur tout le corps, quand les précédentes souches étaient caractérisées par des éruptions et des lésions localisées, sur la bouche, le visage ou les parties génitales.
Face à la propagation rapide de cette épidémie, le directeur de l'Organisation mondiale de la santé Tedros Adhanom Ghebreyesus avait déclaré le 4 août sur X (ex-Twitter) qu'il envisageait la requalification de l’épidémie de Mpox en «urgence de santé publique de portée internationale».
En Europe, près d'une centaine de cas de Mpox, non issus de cette nouvelle souche, ont également été enregistrés au cours du premier semestre 2024, rapportait le 6 août Ouest-France, citant les chiffres du Centre européen de contrôle des maladies (ECDC). Les malades sont «quasi exclusivement des hommes jeunes, contaminés par voie sexuelle. Des personnes infectées par la lignée du virus originaire d’Afrique de l’Ouest, qui avait causé l’épidémie précédente», a précisé le quotidien régional.