Afrique

Exploitation du corail rouge : une autre richesse algérienne

La reprise de l’activité d’exploitation du corail rouge générera pour le plus grand pays d'Afrique un montant de plus de 167 millions de dinars par an (1,15 million d'euros). La pêche au corail d'Algérie, qui fait l'objet d'un trafic illicite, a été suspendue pendant plus d'une vingtaine d'années afin d'empêcher sa disparition du littoral.

Le corail rouge, surnommé l'or rouge de la Méditerranée, pourrait rapporter à l’Algérie une manne financière inattendue. Car après 23 ans de suspension, sa récolte sera bientôt autorisée. Son exploitation aurait, selon l’Expression, des retombées positives sur l'économie algérienne. La suspension de la pêche au corail rouge avait été instaurée depuis 2001 afin d'empêcher sa disparition du littoral algérien.

«Les recettes attendues après la reprise prochaine de l'exploitation du corail rouge en Algérie dépasseront les 167 millions de DA par an», a mis en avant le ministre de la Pêche et des productions halieutiques, Ahmed Badani, le 28 juillet à El Tarf, située au nord-est du pays, à sa frontière avec la Tunisie.

Essor économique grâce à l’or rouge

En marge de sa visite de travail et d'inspection dans cette wilaya, le responsable algérien a indiqué que «des bénéfices financiers, supérieurs à 800 millions de dinars (5,5 millions d’euros) devront être réalisés sur cinq ans».

La reprise de la récolte du corail rouge permettra la création de milliers d'emplois directs et indirects, a martelé le ministre. Mais aussi une entrée d'argent pour le Trésor public et les impôts.

Le ministre algérien a souligné que la relance du dossier sur la reprise de l'exploitation du corail rouge en Algérie était en bonne voie, affirmant que l'étude en cours avait atteint un stade «avancé». «La décision de réouverture de l'exploitation du corail relève des prérogatives du gouvernement», a-t-il précisé.

Les conditions de la relance de la pêche au corail rouge

 «10 superficies ont été choisies à travers le pays, pour la pêche au corail, avec l'exploitation, chaque année, de deux surfaces uniquement sur les 10 sélectionnées ainsi que la mise au repos, pendant cinq ans, de chaque superficie une fois exploitée, pour permettre au corail de se développer tout en assurant une exploitation durable de cette richesse», a détaillé Ahmed Badani.

Le responsable algérien a également souligné que «toutes les démarches liées aux équipements et au contrôle ont été également entreprises, dont un volet en coordination avec le ministère de la Santé». «Des commissions de wilayas, dans le cadre de cette activité, ont été installées à El Tarf, Annaba, Skikda et Jijel», a-t-il encore fait savoir.

Contrebande et trafic illicite

Utilisé dans la fabrication des bijoux et l'industrie du luxe, le corail rouge a vu son prix monter en flèche, faisant l'objet de toutes les convoitises. Le prix d'une pièce brute reste extrêmement variable, entre 5 et 300€ pièce.

Des quantités énormes ont été, selon le média algérien, pillées, destinées à la contrebande et au commerce clandestins depuis la suspension de sa récolte et continuent d'être exploitées illégalement.  

Le corail algérien fait l'objet d'un trafic illicite à destination de l'Italie, en passant par la Tunisie, rapporte la même source. Le corail brut est interdit à l'exportation en l'état, selon les professionnels, affirmant qu’il s'agit d'une mesure prise dans le but de soutenir l'artisanat.