La polémique sur les effets secondaires du vaccin anti-covid-19 d'AstraZeneca est repartie au Maroc.
Trois ans après le début de l’administration du vaccin en question, désormais retiré des marchés, « le ministère de la Santé a, après un long silence, finalement livré de nouveau détails sur les cas recensés au Maroc, » rapporte le site marocain L'Opinion.
Khalid Ait Taleb, ministre de la Santé, a rappelé dans une lettre envoyée à une députée du PJD (Parti de la justice et du développement) rendue publique par la presse locale le 14 juillet que « 13.542 personnes ayant reçu ce vaccin, avaient déclaré avoir subi des effets indésirables, dont 211 cas jugés graves conformément aux normes de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). » En tout, 54 423 cas d’effets secondaires dus au vaccin ont été rapportés.
AstraZeneca et le risque d’accidents thromboemboliques
Le département marocain de la Santé a toutefois mis en exergue « qu’aucun cas de thrombose mortelle n’a été observé au Royaume ». Selon les commentaires du ministre notés par la même source, « les effets secondaires sont un phénomène normal qui peut surgir parfois lorsque le système immunitaire réagit à l’injection des vaccins dans le sang en entraînant un caillot sanguin pour stimuler l’action des cellules immunitaires. Par conséquent, cela pourrait provoquer des effets indésirables dans certains cas », a-t-il précisé.
Une plateforme de réclamation a été mise en place par les autorités sanitaires marocaines pour assurer le suivi des effets indésirables. Quant aux personnes concernées, « elles ont bénéficié d’un suivi médical régulier et d’une prise en charge gratuite », a affirmé le ministre.
Un procès gagné contre le gouvernement
En mai dernier, le tribunal administratif de Rabat a condamné l’État à payer des dédommagements à une victime du syndrome de Guillain-Barré dû à l’injection du vaccin AstraZeneca.
Le verdict rendu, « historique » selon la presse marocaine, a condamné l'État à indemniser une citoyenne victime des effets secondaires attribués au vaccin AstraZeneca. Cette décision, rendue en première instance le 9 février 2024, oblige le gouvernement marocain à verser 250.000 DH (23,4 euros) à la plaignante.
La Marocaine en question avait, selon son témoignage, subi «de graves effets secondaires», à savoir des malaises puis des douleurs de plus en plus intenses aux membres inférieurs, «devenus progressivement impotents avant d'aboutir à une paralysie». La plaignante avait également développé une paralysie faciale du côté gauche, rapportent les médias locaux.
Le Maroc avait lancé sa campagne nationale de vaccination contre la covid-19 en janvier 2021. 24 924 887 personnes ont été vaccinées depuis; 8,8 millions de doses du vaccin AstraZeneca ont été administrées.
Retrait d’AstraZeneca du marché
Le géant pharmaceutique britannique AstraZeneca avait annoncé le 8 mai dernier qu'il «retirait de la vente son vaccin contre le Covid-19, Vaxzevria.» Le groupe avait expliqué que la demande avait beaucoup chuté depuis un an.
«Étant donné que de multiples vaccins contre le Covid-19 ont été développés, il y a un surplus de vaccins mis à jour», avait de surcroît précisé AstraZeneca.
Depuis le lancement des campagnes de vaccination pour contrer la pandémie du coronavirus, plus de 3 milliards de doses auraient été administrées à travers le monde, selon la même source.