Les 14 mois de combats entre l'armée soudanaise et les Forces de soutien rapide, un puissant groupe paramilitaire, ont décimé de vastes territoires dans le nord-est de l’Afrique. Le conflit a éclaté en avril dernier dans la capitale, Khartoum, et s’est rapidement étendu à d’autres régions du pays. Dans le camp d’entraînement de Port-Soudan où l’armée entraîne les civils au maniement des armes, des officiers forment les femmes à l’AK-47. Les Nations unies estiment à 12 000 le nombre de morts dans le conflit, mais sur place, les médecins pensent le bilan réel bien plus élevé. Avec 9 millions de réfugiés internes et 1 million et demi dans les pays voisins, les Nations unies préviennent d’une crise alimentaire à venir sans précédent.
Alors que la guerre se poursuit au Soudan, l’UNICEF met en garde contre la plus grave crise migratoire jamais connue, aggravée par la famine à grande échelle pour les enfants.
Le directeur régional du Programme alimentaire mondial pour l’Afrique de l’Est avertit que le Soudan est aujourd’hui la plus grande crise humanitaire. Elle nécessite une réponse et une aide internationales fortes. Autant que les conflits à Gaza ou en Ukraine, dans lesquels les Occidents dépensent sans compter. Mais y consentiront-ils pour un conflit, si catastrophique soit-il, bien moins médiatisé ?