Afrique

Récolte «abondante» : l’Algérie a produit 80 % de ses besoins en blé dur

Alors que la saison des moissons touche à sa fin, la récolte de blé dur, en Algérie, couvre déjà plus de 80% des besoins du pays, faisant économiser aux caisses de l’État 1, 2 milliard de dollars en importations de blé. Une performance saluée par la presse du pays.

«L’abondance» de la production de blé dur, réalisée cette saison, fait que l’Algérie «est proche de la pleine autosuffisance», a indiqué, le 23 juin, un communiqué de la présidence algérienne. 

Cité par ce communiqué, le chef d’État Abdelmadjid Tebboune a souligné que «l’autosuffisance totale» était «à portée de main» avec une production de 80% de blé dur.

Cette performance, souligne le communiqué, a permis à l’Algérie de «faire gagner 1,2 milliard de dollars au Trésor public», précisant que le bilan de cette moisson avait été présenté par le ministre de l’Agriculture lors d’un conseil ministériel présidé le 23 juin par le président Tebboune.

«Autosuffisance totale»

Des chiffres qui circulent depuis dans la presse du pays, les médias d’État vantant notamment une récolte «exceptionnelle» à même de consolider la sécurité alimentaire dans le pays.

«L’autosuffisance à portée de main», titre le quotidien El Watan en citant littéralement le président Tebboune. «L'Algérie proche de l'autosuffisance», paraphrase de son côté L’Expression.

Les deux médias gouvernementaux ont rapporté que le chef d’État avait fixé un «objectif stratégique» pour le pays et «voulait s'y tenir», à savoir «l’autosuffisance totale» en blé dur.

«Ce pas de géant dans la confirmation de la sécurité alimentaire, dont jouit le pays n'est pas suffisant au regard du chef de l'État», pointe l’Expression, alors qu'El Watan a évoqué la volonté du président «d’améliorer la sécurité contre les phénomènes naturels et d’éviter les pertes».

Le président algérien a par ailleurs appelé à impliquer les agriculteurs afin d’améliorer la productivité, notamment dans le sud du pays qui présente un potentiel énorme, selon lui.

Investissements qataris et italiens dans le sud

Les deux médias ont rapporté, dans ce sens, que le président Tebboune a promis l’extension des surfaces cultivées dans le Sud à 500 000 hectares.

Cette extension se fera notamment avec l’État du Qatar qui a investi dans 117 000 hectares, l’Italie dans 36 100 hectares, ainsi que des investissements nationaux dans 120 000 hectares, a-t-on précisé.

Cette hausse s’explique par les conditions climatiques favorables dans les régions Centre et Est de l’Algérie, mais également par le soutien des pouvoirs publics aux producteurs à travers les subventions en matière de semences et engrais, analyse de son côté le journal électronique Tout sur l’Algérie (TSA).

En plus des régions céréalières traditionnelles du Nord, l’Algérie a lancé un vaste projet de culture du blé sous irrigation dans le Sahara, décortique encore le média algérien, en faisant référence aux investissements qataris et italiens.

«Cette politique commence à donner les résultats, avec l’apparition de nouveaux bassins céréaliers dans le Sud du pays», conclut le site.

Le blé tendre en carence

En 2024, l’Algérie devrait donc devenir le premier producteur de céréales au Maghreb avec une hausse de 11 % par rapport à la campagne précédente où seulement 2,7 millions de tonnes avaient été récoltées, selon les chiffres du Département américain de l’agriculture (USDA), cités par TSA.

Mais malgré une bonne production de blé dur, l’Algérie a importé 6,5 millions de tonnes (Mt) de blé tendre durant la campagne 2022/2023. Ce chiffre s’annonce en hausse pour 2023/2024, pour atteindre 7,2 Mt, soit une augmentation de 11%, à en croire El Watan.

Ce qui place l’Algérie cinquième importateur mondial de blé tendre, après l’Égypte, la Chine, l’Indonésie et la Turquie.