Afrique

Culture, tourisme, industrie : au Maroc, la coopération avec la Chine a le vent en poupe

La Chine et le Maroc ont officialisé un programme d’échange culturel, nouveau volet de la coopération sino-marocaine en plein essor ces dernières années. Cet accord vient en effet s’ajouter à une liste de partenariats bilatéraux entre l'Empire du Milieu et le royaume chérifien.

L’officialisation d’un programme de coopération culturelle, couvrant la période allant de 2024 à 2028, a donné un «nouvel élan» aux relations d’«amitié» et de «coopération» entre les deux pays, se sont félicités le 13 juin les médias marocains dans la foulée de l’annonce d'un accord quinquennal entre la Chine et le Maroc.

Paraphé par le ministre marocain de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication Mohamed Mehdi Bensaid et le vice-ministre chinois de la Culture Quan Rao, ce programme vise à renforcer les échanges culturels, à encourager les visites bilatérales et à promouvoir les cultures des deux pays, selon un communiqué du ministère marocain.

Il prévoit également une coopération accrue au sein de l’UNESCO, des échanges d’expertise et des formations continues, a précisé la même source.

Un accord salué par la presse marocaine

Les deux ministres sont également convenus de la mise en place d’initiatives bilatérales dans le domaine du cinéma, des industries culturelles et de l’industrie des jeux vidéo, a par ailleurs rapporté le site électronique Yabiladi, qui décrit un partenariat à même de «rapprocher les peuples marocain et chinois par le biais de la culture».

«La culture, nouveau levier de coopération bilatérale», a titré de son côté Maroc Hebdo, qui a évoqué dans un autre article les «opportunités susceptibles de renforcer la coopération touristique» entre les deux pays. Thématique qui a fait l’objet d’un entretien, le même jour, entre la ministre du Tourisme Fatim-Zahra Ammor, et le ministre Quan Rao.

Ce dernier, cité par le quotidien Le Matin, a rappelé l'attrait croissant du Maroc en tant que destination prisée des touristes chinois, précisant que de nouvelles liaisons aériennes entre les deux pays pourraient stimuler les flux touristiques.

Fatim-Zahra Ammor, de son côté, a exprimé sa volonté d'encourager les investissements touristiques chinois au Maroc, appelant les tour-opérateurs chinois à intégrer davantage le Maroc dans leurs programmes, pour permettre aux touristes chinois de découvrir «la diversité des expériences touristiques du pays, y compris la culture, le désert et les séjours balnéaires».

Un partenariat sino-marocain «riche, diversifié et fructueux»

A l’unisson, les médias marocains ont salué ces nouvelles perspectives de partenariat, notamment dans la culture et dans le tourisme. Mais la coopération du Maroc avec la Chine - en plein essor depuis la signature, en mai 2016 à Pékin, de la «déclaration conjointe sur le Partenariat stratégique», par le Roi Mohammed VI et le Président Xi Jinping - couvre plusieurs autres domaines, avec la multiplication des accords et des partenariats.

Début juin, l’État marocain et le groupe chinois Gotion High Tech ont signé un accord pour construire une «giga-factory» de batteries pour véhicules électriques. Il s’agissait du troisième grand investissement chinois dans ce secteur stratégique au Maroc en moins d’une année, avec à la clé 17 000 emplois locaux.

Trois mois plus tôt, en mars, les deux pays ont signé plusieurs accords de partenariats économiques lors de la visite du ministre chinois du Commerce, Wang Wentao, reçu en grande pompe par son homologue marocain Ryad Mezzour. Les deux parties s’étaient félicitées alors du «lancement de plusieurs nouveaux projets multisectoriels, notamment dans les domaines de l’industrie et des infrastructures», mettant l’accent sur la «qualité de cette coopération «riche, diversifiée et fructueuse».

Entre 2016 et 2019, le commerce bilatéral entre la Chine et le Maroc a augmenté de 50%, selon les chiffres officiels, passant d'une moyenne de 4 milliards de dollars en 2016 à 6 milliards de dollars en 2021. Selon le ministère marocain des Affaires étrangères, plus de 80 projets conjoints avec la Chine ou des entreprises chinoises sont actifs dans le pays, et en cours de mise en œuvre dans tout le Royaume.

La Chine, destination plébiscitée par les étudiants marocains

Outre le secteur de l’économie, la coopération fleurit aussi dans les domaines de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique.

Dans un article détaillant l’historique récent des échanges et des partenariats entre les universités marocaines et chinoises, le site électronique Maroc diplomatique décrit un «nouveau temps fort de la coopération sino-marocaine».

Les interactions entre les universités des deux pays ont été très fréquentes, relate le média marocain, précisant que les deux parties ont conclu plusieurs accords de coopération sur la recherche coopérative, la formation professionnelle, l’enseignement de la langue chinoise, la formation conjointe des étudiants et l’échange de visites d’enseignants.

Selon Maroc diplomatique, près de 3 000 Marocains ont appris le chinois dans le pays et 3 500 étudiants internationaux se sont rendus en Chine, «ce qui fait de la Chine l’un des pays prioritaires pour l’éducation et la formation des jeunes étudiants dans le pays», a pointé le site marocain.